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Paris : renversé par un employé d’ambassade ivre, un livreur blessé et sans papiers risque d’être expulsé

Interpellée sur Twitter par un chauffeur témoin des faits, l'ambassade de Chine n'a pas souhaité s'exprimer. [ERIC PIERMONT / AFP]

Alors qu’il était en service, un jeune livreur avait été renversé au mois de mai par un chauffard ivre, détenteur de l’immunité diplomatique. Alors que le responsable de l’accident a été libéré sans suite, le trentenaire sans-papiers a perdu son scooter, son emploi, et risque l’expulsion.

C’est à deux pas de l’ambassade de Chine que s’étaient produits les faits. En mai dernier, un cuisinier officiant pour la structure diplomatique avait pris le volant en état d’ivresse et provoqué un accident de la route.

La victime, un livreur sans-papiers qui portait un sac Uber-Eats, a été blessée dans l’accident, et son scooter a été lourdement endommagé. À cause de cet accident, le chauffeur livreur ne peut plus travailler et risque désormais l’expulsion, a appris Le Parisien ce lundi 19 juin.

Le cuisinier travaillant à l’Ambassade de Chine avait tenté de fuir les lieux de l’accident qu’il avait causé : «Le premier réflexe» du chauffard a été de «prendre son sac et de partir», a témoigné Kamel, un chauffeur de taxi qui a assisté à toute la scène.

Ce dernier avait empêché le responsable de l’accident de s’enfuir, et l’avait retenu jusqu’à l’arrivée des autorités. En lui portant secours, il avait constaté que sa voiture «puait l’alcool», a-t-il relaté au quotidien

«Il était à plus de 0,56 gramme d'alcool par litre de sang»

Des faits corroborés par un test d’alcoolémie, auquel le responsable de l’accident avait mis deux heures à se soumettre : «Il était à plus de 0,56 [g/litre de sang]. Ce qui laisse présumer le taux au moment du choc, deux heures plus tôt», a témoigné un policier présent sur les lieux. Malgré un fort taux d’alcool dans le sang, le cuisinier était reparti libre, en raison de son immunité diplomatique.

De son côté, la victime de l’accident - qui avait dans un premier temps refusé de se rendre à l’hôpital car il n’avait pas de sécurité sociale - avait été convaincue par les pompiers de se rendre dans un établissement. A sa sortie, le livreur philippin avait été convoqué par les enquêteurs. Il se trouve désormais sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF).

Interpellée sur Twitter par Kamel, le chauffeur de taxi témoin des faits, l'ambassade de Chine n'a pas souhaité s'exprimer, et assure n’avoir aucune information sur cette affaire. La victime de 30 ans, elle, souhaite rester anonyme. Uber assure que le chauffeur ne travaillait pas pour sa plate-forme.

L'affaire a été confiée au service de traitement judiciaire des accidents (STJA) de la préfecture de police de Paris.

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