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Affaire des vidéos intimes de Benjamin Griveaux : Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo devant la justice

Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo, soupçonnés d'avoir diffusé en 2020 des vidéos à caractère sexuel mettant en scène l'ex-ministre Benjamin Griveaux, doivent être jugés ce mercredi, à Paris.

Plus de trois ans après le scandale qui a mis fin à la candidature de Benjamin Griveaux à la mairie de Paris en 2020, l'affaire est jugée devant le tribunal correctionnel de la capitale, ce mercredi 28 juin. L'artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo, soupçonnés d'être à l'origine de la diffusion de vidéos à caractère sexuel mettant en scène l'ex-ministre, sont poursuivis pour atteinte à l'intimité de la vie privée.

Ces images avaient été publiées le soir du 12 février 2020, sur un site baptisé «Pornopolitique», avant d'être relayées sur les réseaux sociaux accompagnées d'un texte signé Piotr Pavlenski. Elles montraient un homme en train de se masturber, sans que l'on puisse voir son visage, et étaient assorties de captures d'écran de messages.

Piotr Pavlenski avait rapidement revendiqué cette action «d'art politique» visant à dénoncer, selon lui, «l'hypocrisie dégoûtante» d'un homme, Benjamin Griveaux, qui a, disait-il, «utilisé sa famille» et «fait la propagande des valeurs familiales traditionnelles» pour mener sa campagne. L'artiste russe affirmait alors que les vidéos avaient été adressées à sa compagne, Alexandra de Taddeo, lors de sa brève relation avec l'ancien ministre, entre mai et août 2018.

Deux jours plus tard, le 14 février, Benjamin Griveaux avait annoncé abandonner sa campagne pour la mairie de Paris, alors que la présentation de son programme avait eu lieu la veille. Dénonçant des «attaques ignobles mettant en cause (sa) vie privée», il avait porté plainte contre X.

L'enquête avait conduit à la mise en examen de Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo pour «atteinte à l'intimité de la vie privée» et «diffusion sans l'accord de la personne d'un enregistrement» à caractère sexuel. Ce mercredi, les deux prévenus devront donc se défendre à la barre, devant le tribunal correctionnel. Benjamin Griveaux ne sera pas présent.

Les «performances» extrêmes de Piotr Pavlenski

Alexandra de Taddeo a déjà reconnu avoir enregistré les vidéos intimes envoyées par l'ancien ministre. Ephémères, celles-ci auraient dû s'effacer au bout de 30 secondes, mais la jeune femme les a, selon ses dires, sauvegardées afin d'avoir des «preuves» si leur relation venait à se savoir.

Elle a assuré que Piotr Pavlenski, qu'elle a rencontré en 2018, avait diffusé ces images sans son accord, mais les juges d'instruction ont retenu son «implication directe». Cela, notamment parce qu'une association présidée par Alexandra Taddeo soutenait financièrement le site «Pornopolitique». Aujourd'hui âgée de 32 ans, la jeune femme était étudiante au moment des faits.

Son compagnon, 39 ans et réfugié en France depuis 2017, était déjà connu pour des «performances» extrêmes en Russie. Il s'est notamment cousu les lèvres en soutien au groupe contestataire Pussy Riot, cloué les testicules sur la place Rouge et a mis le feu à l'une des portes du siège historique des services de sécurité russes. En France, il avait également été condamné à trois ans de prison dont un ferme en janvier 2019, pour avoir incendié la façade d'une succursale de la Banque de France place de la Bastille, à Paris.

Une information judiciaire est toujours en cours concernant l'interpellation de Piotr Pavlenski dans le dossier lié à Benjamin Griveaux. Elle a eu lieu devant l'objectif d'un photographe et a conduit à la mise en examen de quatre personnes. L'artiste russe doit aussi être jugé pour «violence avec arme» dans une tout autre affaire : il est soupçonné d'avoir poignardé deux hommes lors d'une fête à l'occasion du réveillon 2020.

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