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«Le premier employeur de Seine-Saint-Denis, c’est probablement le trafic de drogue» : la petite phrase du président du Medef qui fait polémique

Geoffroy Roux de Bézieux estime que la majorité souhaite travailler. [Emmanuel DUNAND / AFP]

En affirmant que «le premier employeur de Seine-Saint-Denis, c’est probablement le trafic de drogue», le président du Medef s’est attiré les foudres des élus de gauche, qui dénoncent une insulte envers les habitants de ce département.

Geoffroy Roux de Bézieux a créé la polémique. Le président du Medef s’est attiré la colère des élus de gauche et de Seine-Saint-Denis, en affirmant ce mardi 4 juillet 2023, que «le premier employeur» du département était «probablement le trafic de drogue».

«Propos honteux, élite déconnectée sur le trafic de drogue en Seine-Saint-Denis. Une insulte contre les habitants qui travaillent dur et contre les entreprises mobilisées pour l’emploi. J’invite le ou la prochain(e) président(e) du MEDEF à nous rendre visite !», a dénoncé sur Twitter le socialiste Stéphane Troussel, président du département.

Invité de FranceInter, Geoffroy Roux de Bézieux décryptait la situation de l’emploi dans ce département où le taux de chômage est très élevé. Estimant que la question économique pouvait être une des explications de ce phénomène, le président du Medef a cependant estimé que l’économie souterraine et mafieuse était aussi l’une des causes de ce taux de chômage.

«Il y a une économie parallèle en banlieue, il faut dire ce qui est. (…) Je ne suis pas sûr qu’il faille une lecture complètement économique. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui travaillent de façon informelle dans l’économie souterraine», a-t-il poursuivi.

Le président du Medef modère ses propos

C’est cette partie de son analyse qui a provoqué l’ire des élus de gauche. L'écologiste Sandrine Rousseau est montée au créneau dénonçant des «propos a minima honteux, condescendants et plus probablement racistes». De son côté, la députée insoumise Clémentine Autain, élue dans le département, a pointé du doigt «une fake news» et «un grand n’importe quoi».

Dans la suite de son intervention, Geoffroy Roux de Bézieux modère cependant ses propos. «Je veux vous citer un entrepreneur d’origine marocaine qui écrit ‘il y a une minorité casseuse mais il y a une majorité qui travaille’ et finalement le plus gros dégât de cette période, c’est donner l’image que dans les banlieues on est des casseurs et qu’on a pas envie de travailler. Je pense qu’il y a une très grande majorité des gens qui veut travailler et c’est le message qu’il faut faire passer», a-t-il expliqué.

Néanmoins, malgré les précisions apportées lors de l’interview, le président du Medef a fait face à la polémique et a tenu à clarifier sa position sur Twitter. Il y écrit : «Cette phrase était caricaturale. Je la regrette car elle a pu blesser les habitants du 93.» Il rappelle tout de même que son intervention ne se limitait pas à cette phrase et qu’il avait ajouté que «la majorité silencieuse travaille et souffre de cette économie souterraine.»

Dans le département de Seine-Saint-Denis, qui est le plus pauvre de France métropolitaine, le chômage atteignait 9,8% au premier trimestre de l’année 2023, soit 2,7 points de plus que la moyenne nationale sur cette même période.

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