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Emeutes de 2005 : «une crise de sens, une crise de repères, une crise d'identité»... Voici ce qu'avait dit Jacques Chirac lors de son seul discours

Le président avait félicité les forces de l'ordre tout en rappelant fermement les principes de la République. [©Jean-Pierre MULLER/AFP]

Si Emmanuel Macron n'a pas fait d'allocution officielle, il est intervenu plusieurs fois pour exprimer son ressentiment sur les émeutes liées à la mort du jeune Nahel, qui ont enflammé la France. En 2005, Jacques Chirac avait fait un seul discours empli de fermeté.

13 minutes pour une allocution dans toutes les mémoires. Le lundi 14 novembre 2005, à 20h, le président Jacques Chirac avait délivré une allocution devant la France entière, dans un contexte de révolte sociale à travers les banlieues françaises, liées à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré. Une situation qui s'est répétée la semaine dernière, avec des émeutes sur tout le territoire en réponse à la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle.

Dans cette prise de parole, le chef de l'Etat avait mis l'accent sur les valeurs républicaines, tout en se positionnant du côté des forces de l'ordre et du service public. «Je veux rendre hommage aux forces de l'ordre, aux policiers, aux gendarmes, aux pompiers, aux maires et aux élus, aux magistrats, aux travailleurs sociaux, aux enseignants, aux associations qui se sont mobilisés pour ramener le calme et la tranquillité. Ils font honneur à la République».

«Une crise de sens, une crise de repères, une crise d'identité»

Dès l'introduction, Jacques Chirac avait employé un ton solennel, parlant d'«événements graves», ayant «entraîné des drames humains et des pertes matérielles considérables». Il avait très vite abordé la question pénale, en indiquant que «la justice est saisie, elle sera sans faiblesse».

S'en était suivie l'une des phrases les plus marquantes de ce discours : «C'est une crise de sens, une crise de repères, c'est une crise d'identité». Par ces mots, il faisait référence aux nombreuses dégradations commises dans les cités par les habitants de banlieues. La réponse se voulait être à la hauteur : «Nous y répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France». Il avait également appelé à «rétablir l'ordre public» en appliquant «la loi du 3 avril 1955», c'est-à-dire l'Etat d'urgence.

Jacques Chirac avait traité de la question des valeurs et de l'appartenance républicaine. «Des problèmes, des difficultés, beaucoup de Français en ont. Mais la violence ne règle jamais rien. Quand on appartient à notre communauté nationale, on en respecte les règles.» Par ces mots, le président avait adopté une position ferme.

Il avait ensuite détaillé de nombreuses propositions liées à la situation des banlieues : «la loi sur l'école», «les zones franches urbaines pour ramener de l'emploi dans les quartiers» ou encore «le contrat d'accueil et d'intégration». L'objectif étant de vouloir apaiser les tensions tout en mettant en valeur la notion de «communauté nationale». En témoigne cette autre tirade rassembleuse : «Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n'assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C'est une richesse et c'est une force.»

Alors qu'Emmanuel Macron et le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti ont ciblé ces derniers jours les réseaux sociaux, Jacques Chirac avait quant à lui traité de la question des médias : «Je rencontrerai également l'ensemble des responsables de l'audiovisuel. Les médias doivent mieux refléter la réalité française d'aujourd'hui.» Deux époques différentes, mais deux exercices du pouvoir similaires sur de nombreux points.

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