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Climat : records de chaleur, surchauffe des océans… Pourquoi l’année 2023 s’annonce-t-elle déjà historique ?

Alors que le mois de juillet 2023 est en passe de devenir le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés, les prévisionnistes s’inquiètent d’ores et déjà de l’issue de l’année en cours, entre surchauffe des océans et records de chaleur mondiaux.

2023, l’année de tous les records ? Après un mois de juin très chaud, une vague de chaleur a sévi ces derniers jours en Espagne, en Grèce, en Italie ou encore en France poussant les températures au-delà des 40 °C.

Et selon l'observatoire européen Copernicus, les quinze premiers jours de juillet ont été les quinze jours les plus chauds jamais enregistrés et le mois de juillet est en passe de devenir, au niveau mondial, le mois de juillet le plus chaud de l'histoire.

Dans le sud de la France, des records ont été battus, essentiellement en altitude dans les Alpes (est), les Pyrénées (ouest) et l'île de Corse, ont annoncé les services météorologiques. Ces records sont 8 °C à 11,9 °C au-dessus des normales de saison.

Selon l'Agence météorologique espagnole (Aemet), les températures ont atteint 45,3 °C mardi à Figueres, en Catalogne (nord-est), et 43,7°C dans les îles Baléares. En Italie, vingt villes sont placées en alerte rouge. A Rome, le mercure a atteint les 40 °C, à peine moins que le record local de 40,5°C datant d'août 2007.

Le 6 juillet, journée la plus chaude

Et ce n’est pas tout. Jeudi 6 juillet dernier, des records de températures moyennes mondiales ont été battus, tous mois confondus : pour la première fois depuis le début des mesures en 1979, le mercure moyen mondial a dépassé la barre des 17 °C durant trois jours consécutifs. 

Ce jour-là, la courbe, mise en place par l’université du Maine aux États-Unis et permettant de visualiser la température moyenne au niveau mondial pour chaque jour de l’année depuis 1979, a atteint 17,23 °C ce jour-là battant ainsi les records mesurés mardi 4 et mercredi 5 juillet (17,18 °C) ainsi que mardi 18 juillet (17,17 °C).

Du côté des prévisionnistes et climatologues, l’inquiétude monte d’un cran. «Il est très probable que nous sommes en train de vivre les jours les plus chauds de la Terre depuis 120.000 ans», s’est alarmé l’agroclimatologue Serge Zaka.

«Le décrochage statistique est impressionnant ! Aucun des présidents mondiaux n'a réagi à cette situation qui alarment les scientifiques. Aucun», a-t-il ajouté.

Les océans en surchauffe

À cela, s’ajoute la surchauffe des océans, sous l'effet du changement climatique et du retour du phénomène El Niño. La température moyenne a atteint les 19,7 °C à la surface des océans en mai 2023, soit 0,26 °C au-dessus de la moyenne établie entre 1991 et 2020, d’après Copernicus. Durant ce mois, 21° C ont été enregistrés sur la côte marseillaise, 22 °C à Nice, 20 °C à Royan ou encore 19 °C au large de Biarritz.

D’après Météo-France, la surchauffe des océans peut causer «des effets parfois irréversibles comme la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer, des vagues de chaleur océaniques et l'acidification des océans. La capacité d’absorber le CO2 diminue également, alors qu'aujourd'hui l'océan absorbe 25% de toutes les émissions de dioxyde de carbone».

D’ailleurs, ce réchauffement des eaux menace les poissons, les huîtres et certaines espèces d’algues. Il présente également des risques pour la pêche puisqu’il entraîne des changements dans la répartition des espèces dans le globe, selon un rapport du Giec publié en 2019 et relayé par Météo-France.

«Les changements dans la répartition des populations de poissons ont réduit le potentiel de capture global. À l'avenir, ce potentiel diminuera encore dans certaines régions, en particulier les océans tropicaux, mais augmentera dans d'autres, telles que l'Arctique», a écrit l'institut météorologique français. 

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