Invité de la Matinale de CNEWS ce lundi 17 juillet, le ministre de la Santé François Braun a estimé que «contraindre les médecins à s'installer quelque part est contre-productif». Aujourd'hui, plus de 10% des Français vivent dans un désert médical.
La lutte contre les déserts médicaux ne peut pas passer par la contrainte. C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Santé François Braun, ce lundi 17 juillet, dans la Matinale de CNEWS. Selon le membre du gouvernement, «contraindre les médecins à s'installer quelque part est contre-productif».
«J’ai eu l’occasion d’en discuter largement à l’Assemblée (nationale), c’est contre-productif parce que ça va diminuer in fine notre nombre de médecins», a-t-il soutenu.
Avec @GabrielAttal, nous avons signé la convention d'objectifs et de gestion de l'@Assur_Maladie pour les 5 ans à venir. Elle traduit une ambition forte avec 530 millions d’€ de plus pour la prévention et de nouvelles actions pour améliorer l'accès au soin de tous les Français. pic.twitter.com/VMn7VNOSfw
— François Braun (@FrcsBraun) July 11, 2023
En France, un médecin tout juste formé a deux choix, a rappelé François Braun : «quand il décide de travailler dans le service public hospitalier, il n’a pas le choix, il va où il y a de la place dans un hôpital. Mais quand il décide d’exercer en libéral, il s’installe où il veut s’installer».
C'est un débat qui revient régulièrement dans l'Hémicycle. Le 14 juin dernier, un amendement porté le député socialiste Guillaume Garot prévoyant une autorisation de l'Agence régionale de Santé pour s'installer dans des zones déjà riches en soignants, a été rejeté par l'Assemblée nationale.
De son côté, le ministre veut miser sur la carte de l'incitation. «Mettre des mesures pour que les jeunes médecins découvrent ces territoires sous-dôtés, aient envie de s'y installer, c'est ce que je fais avec cette quatrième année de formation de médecine générale, c'est ce que je fais avec des aides qui sont extrêmement ciblées, qui sont centralisées pour faciliter l'installation et c'est ce qui est mis en place avec une politique de consultation avancée.
François Braun l'assure, malgré les débats continus sur la question, ces mesures «fonctionnent déjà». Selon les statistiques de l'Insee, il y a en moyenne 330 médecins pour 100.000 habitants. Mais ce nombre cache de fortes disparités. Quand Paris en affiche 884, l'Eure n'est qu'à 163 soignants pour 100.000 patients.