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Saint-Denis : sifflements, insultes, harcèlement… Des femmes archéologues cibles de comportements sexistes sur un chantier

Depuis plusieurs semaines, des femmes archéologues exerçant sur un chantier de fouilles à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) font l’objet de remarques et insultes sexistes. Face à cette situation, la mairie tente de prendre des mesures.

«Nous vous demandons de respecter leur travail». Face à la multiplication des remarques sexistes et des insultes dont sont victimes les femmes archéologues d’un chantier de fouilles de Saint-Denis, la mairie tente de prendre les choses en main. 

Les archéologues présentes sur le chantier ont en effet vu ce genre de comportements augmenter lorsqu’elles ont commencé à travailler en débardeur pour faire face aux fortes chaleurs. Elles sont sifflées, parfois insultées par des hommes mais aussi par des femmes qui ne tolèrent pas leurs tenues et leurs positions. Pour pouvoir effectuer leurs fouilles, les archéologues sont souvent en position accroupie ou à genoux. 

Une situation qui interpelle les habitants de la commune interrogés par CNEWS. «Elles ont le droit de faire ce qu’elles veulent en plus elles travaillent. On est dans un pays de démocratie. Elles s’habillent comme elles veulent, elles font ce qu’elles veulent», a estimé l’un d'eux. 

Pour un autre, «il y a un côté religieux derrière» ces remarques sexistes. «C’est parce qu’une femme ne doit pas montrer ses jambes par exemple» a-t-il expliqué. 

«Adoptez le bon comportement»

Face au phénomène, la mairie de Saint-Denis a donc installé des affiches tout autour du chantier où elle rappelle que depuis août 2018, les remarques et violences sexistes peuvent faire l’objet de poursuites. 

On peut ainsi lire sur les affiches : «Adoptez le bon comportement. Nous vous demandons de respecter le travail des femmes archéologues qui travaillent chaque jour sur ce chantier de fouilles. Nous vous rappelons que tout manque de respect à leur égard fera l’objet de poursuites, comme le prévoit la loi.»

Claude Héron, directeur de l’unité d’archéologie de Saint-Denis, a expliqué la situation à Actu.fr, «La police a été prévenue, des patrouilles ont été diligentées, et un rappel à la loi urbi et orbi a été fait», il a également ajouté que les «choses se sont calmées» depuis. 

La mairie de la ville a également encouragé les archéologues à dénoncer les faits de harcèlements sexistes dont elles font l’objet en déposant plainte. Pour le moment aucune plainte n’a encore été déposée. 

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