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Policier écroué à Marseille : la gauche s’insurge contre les propos de Frédéric Veaux, Emmanuel Macron dit «comprendre l'émotion» des agents

Dans un entretien accordé au Parisien ce dimanche, Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, a pris la défense des policiers de la BAC mis en examen à Marseille. [Ludovic MARIN/POOL/AFP]

Les têtes d’affiche de la gauche ont été scandalisées par la prise de position de Frédéric Veaux. Le directeur général de la police nationale a affirmé ce dimanche, avec le soutien du préfet de Paris Laurent Nuñez, qu’un «policier n’a pas sa place en prison» en pleine enquête sur des violences policières supposées à Marseille (Bouches-du-Rhône). Emmanuel Macron s'est aussi exprimé.

Un avis qui a suscité l’indignation à gauche de l’échiquier politique. Dans un entretien accordé au Parisien ce dimanche, Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, a pris la défense des policiers de la BAC. En marge des émeutes de juillet, quatre d’entre eux exerçant à Marseille (Bouches-du-Rhône) ont été mis en examen pour des violences policières. L’un d’eux a même été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes. 

«Le savoir en prison m'empêche de dormir. De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail», a affirmé Frédéric Veaux dans les colonnes du journal.

Une déclaration immédiatement appuyée par le préfet de Paris, Laurent Nuñez, qui a annoncé sur Twitter son «partage des propos du DGPN».

Sur le même réseau social, le président de Reconquête Eric Zemmour a également apporté son soutien aux deux hommes. «Laurent  Nuñez et Frédéric Veaux, le directeur général de la Police nationale, ont raison», a tweeté l’ancien candidat à la présidentielle.

Selon une source syndicale, plusieurs centaines de policiers marseillais se sont mis en arrêt maladie ces derniers jours afin de protester contre la décision rendue dans l’affaire des policiers de la BAC de Marseille

 «Le ministre de l’Intérieur est en arrêt maladie»

L’ancien candidat à l’élection présidentielle sous l’étiquette LFI Jean-Luc Mélenchon a déploré ces prises de position. «Alors ? Darmanin, Macron et 'l'arc républicain' refusent d'appeler la police au calme et au respect de la loi ? Donc ils les encouragent à 'faire la guerre' aux 'nuisibles' ? Écoeurant. L'État ridiculisé», a regretté Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.

Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a dénoncé l’absence de réaction du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans cette affaire. «Gravissime, toute la hiérarchie policière se place au-dessus de la justice et des règles de la détention provisoire et le ministre de l'Intérieur est en arrêt maladie ! Ce qui se joue là, c'est la démocratie et le respect de l'État de droit. Le parlement doit être réuni en urgence», a critiqué ce dernier.

Sandrine Rousseau, la députée de la neuvième circonscription de Paris, a également condamné les propos de Frédéric Veaux. «Un policier est justiciable comme tout citoyen. Être dépositaire de l’autorité publique est un facteur aggravant. Et il y a une responsabilité de l’institution, pas juste des individus. Cette interview en est la preuve», a tweeté l'élue.

Manuel Bompard a cité l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pour rappeler à l’ordre le directeur général de la police national. «La loi est l'expression de la volonté générale. (…). Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse», a rappelé le député LFI de la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône.

Interrogé ce lundi par Franceinfo à propos de cette affaire, l’entourage de Gérald Darmanin a assuré que «le DGPN a toute la confiance du ministre».

Lors de son interview ce lundi, le président de la République Emmanuel Macron a indiqué qu’il ne se prononcerait pas sur la décision prise par le magistrat dans cette affaire. Le chef de l’Etat a néanmoins affirmé qu’il «comprend l’émotion» des policiers, tout en assurant que «nul n’est au-dessus de la loi».

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