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Taxe foncière : qui seront les Français les plus touchés par la nouvelle hausse prévue en 2023 ?

L’ensemble des propriétaires verra sa taxe augmenter d’au minimum 7,1%. [DENIS CHARLET / AFP]

La taxe foncière va augmenter d’au moins 7,1% pour tous les propriétaires en 2023, avec de fortes disparités selon les villes. Certaines communes vont ainsi connaître des augmentations spectaculaires : +51,9% à Paris, +24,4% à Grenoble ou encore +9% à Lyon.

La facture promet d’être salée. Si la suppression de la taxe d’habitation a sonné comme une excellente nouvelle pour tous les foyers français, elle est en partie estompée par une autre taxe qui, elle, grimpe d’année en année : la taxe foncière, uniquement payée par les propriétaires.

Selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi), la taxe foncière devrait augmenter d’au moins 7,1% sur tout le territoire avec une forte disparité selon les communes.

+51,9% en moyenne à Paris

Après une augmentation moyenne de la taxe foncière de 4,7% entre 2021 et 2022 dans les 200 plus grandes villes du pays, la facture devrait donc encore s’alourdir en 2023 pour les propriétaires. En effet, si les villes ont la liberté de décider de la hausse, du maintien, ou d’une baisse de la taxe foncière au niveau local, les valeurs locatives cadastrales servant de base d’imposition à la taxe foncière ont été revalorisées avec un coefficient forfaitaire, depuis la loi de finances du 30 décembre 2017, en tenant compte de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), donc de l’inflation.

Or, comme beaucoup de Français le constatent, l’inflation a durement frappé le pays en 2022 et 2023, et le coefficient de revalorisation a été fixé cette année à 1,071 pour les propriétés non bâties et les propriétés bâties, ce qui induit directement une hausse de 7,1% de la base de calcul de la taxe foncière. L’ensemble des propriétaires verra donc sa taxe augmenter d’au minimum 7,1%.

Mais ce n'est pas tout. Car pour certains propriétaires la facture pourrait être encore beaucoup plus salée. Pour combler le manque à gagner induit par la suppression de la taxe d’habitation pour tous les foyers, certaines collectivités locales prévoient des augmentations spectaculaires de la taxe foncière. Ce sera notamment le cas à Paris (+51,9%), à Grenoble (+24,4%) ou encore à Lyon (+9%), en moyenne. À l’inverse plusieurs villes ont déjà annoncé qu’elles n’augmenteraient pas leur taxe foncière, à l’image de Lille, d’Amiens ou de Valencienne.

Jusqu'à deux mensualités supplémentaires de crédit par an

Selon une étude de Meilleurtaux.com dévoilée par Le Parisien, la taxe foncière a coûté 111 euros par mois, en moyenne l’an dernier, pour un couple avec deux enfants habitant dans un 70 m2. En augmentation de 6 euros, par rapport à l’année précédente (105 euros). Cela représente l’équivalent d’un peu plus d’une mensualité supplémentaire de crédit par an.

En se basant sur un emprunt immobilier sur vingt ans à 3,40 % (hors assurance), la taxe foncière représente même, en moyenne, deux mensualités de crédit supplémentaires sur l’année à Nîmes (Gard) et 1,9 à Saint-Étienne (Loire), qui décrochent encore cette année la palme des villes où cet impôt est le plus salé. Viennent ensuite Le Havre (1,5), Dijon (1,4) et Le Mans (1,3). À l’opposé se trouvent les plus grandes métropoles avec Paris (0,2) en tête, devant Lyon (0,4), Nice (0,5), Lille (0,6) et Rennes (0,7).

À Lille, en 2022, la taxe annuelle pour un logement de 70 m2 s’élevait à 931 euros par an en moyenne contre 1674 euros à Nîmes. Des disparités fortes qu’il faut prendre en compte lors d’un achat. Il faut également être très attentif aux investissements réalisés par la commune. De nouvelles infrastructures comme un tramway ou une école risquent fortement d’alourdir la taxe foncière.

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