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Naf Naf : l'enseigne est placée en redressement judiciaire

C'est la seconde fois en trois ans que Naf Naf est placée en redressement judiciaire. [Philippe HUGUEN / AFP]

Après Camaïeu, Kookaï ou encore San Marina, c’est désormais à l’enseigne Naf Naf de faire face aux difficultés que traverse l’univers du prêt-à-porter en France depuis plusieurs mois. L’entreprise a été placée en redressement judiciaire ce mercredi.

Naf Naf à la peine. L’enseigne de prêt-à-porter fondée en 1973 a été placée en redressement judiciaire, ce mercredi, par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), avec une période d'observation de six mois. L’entreprise, qui détient 139 magasins, est en effet lourdement endettée en raison notamment de loyers impayés durant la crise du Covid. Alors que la dette de l’enseigne s’élève à 60 millions d’euros selon une source proche du dossier, la marque française, détenue depuis 2020 par le groupe franco-turc SY, veut encore y croire.

«On fera tout pour remettre sur pied Naf Naf dans l'année à venir», a promis Selçuk Yilmaz, le dirigeant de SY. «Il ne faut pas que (les prestataires) nous confondent avec Camaïeu et toutes ces autres entreprises qui n'ont pas réussi à se redresser face à la crise du secteur du +retail+», a-t-il averti.

De son côté, l'avocate du groupe Virginie Dupé, du cabinet Hyest, a fait savoir que «les loyers ont globalement été payés» mais l'entreprise est en négociation avec certains bailleurs pour les réévaluer à la baisse, «notamment dans les centres commerciaux» où ils ne sont «plus en adéquation avec le chiffre d'affaires».  

Une restructuration en perspective 

L’année dernière, Naf Naf a affiché un chiffre d’affaires de 141 millions d’euros. Un chiffre «en croissance», selon les déclarations de son porte-parole en août dernier. Pour redresser la barre, l’entreprise, qui emploie 660 salariés dans l’Hexagone, pourrait réduire son réseau de boutiques et poursuivre sa restructuration.

Une procédure qui a déjà commencé. Elle a notamment supprimé 35 postes en juin 2023 dans le cadre d'un PSE, a rappelé Angélique Idali, secrétaire du CSE et déléguée syndicale CFDT, majoritaire à 87 % chez Naf Naf. Mais ce deuxième redressement judiciaire en trois ans - le premier remontant à  2020 avant l’acquisition de l’enseigne par SY - fait craindre le pire aux salariés.

«On sait qu’il va y avoir des fermetures de magasins, a priori une vingtaine, et un nouveau PSE au siège, qui va déménager», a précisé la déléguée syndicale.

Une dizaine d'autres enseignes frappées par la crise

Pour rappel, depuis plusieurs mois de nombreuses enseignes ont été frappées par la crise qui touche le secteur du prêt-à-porter. Une dizaine, à l’instar de Camaïeu, Kookaï, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Don't Call Me Jennyfer, Du Pareil au Même ou encore  Sergent Major. Toutes ont été lourdement impactées par la pandémie, l’inflation, la hausse des coûts de l'énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ou encore de la concurrence de la seconde main et de la fast fashion.

Face à cette situation commune, d'autres entreprises que Naf Naf ont, elles aussi, été placées en redressement judiciaire à l'instar de Kookaï ou Burton of London. Certaines ont revu à la baisse leurs nombres de magasins comme Princesse Tam Tam ou Comptoir des cotonniers. Plus dramatique, en septembre 2022, l'enseigne Camaïeu a été contrainte de mettre la clef sous la porte, provoquant le licenciement de 2.100 salariés. 

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