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Sonia Backès, secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, démissionne après avoir été battue aux sénatoriales

Sonia Backès était la seule représentante du gouvernement à se présenter lors des sénatoriales. [Bertrand GUAY / AFP]

Battue aux élections sénatoriales, la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, Sonia Backès, a présenté sa démission ce mercredi 27 septembre.

Après sa défaite aux élections sénatoriales en Nouvelle-Calédonie, le cas de Sonia Backès restait à trancher : la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté pourrait-elle garder son poste ? Le suspense a été levé ce mercredi 27 septembre puisque l'élue a présenté sa démission du gouvernement.

Son avenir était incertain car, comme l'avait rappelé le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, sur Sud Radio : «il n'y a pas de règle édictée concernant les ministres candidats aux sénatoriales».

L'annonce de la démission de Sonia Backès laisse toutefois supposer que la consigne appliquée jusqu'ici pour les membres du gouvernement battus aux législatives, selon laquelle ils doivent démissionner, a été étendue à son cas.

A la tête des élus «loyalistes» de Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès était candidate aux sénatoriales au sein de l'archipel sous l'étiquette du parti présidentiel Renaissance. Elle est sortie troisième du premier tour du scrutin lors duquel le candidat dissident Les Républicains (LR), Georges Naturel, a été élu. L'ex-secrétaire d'Etat n'est ensuite pas parvenue à faire le plein de grands électeurs au second tour et s'est inclinée face au candidat indépendantiste du Front de libération kanak (FLNKS), Robert Xowie.

Cette issue a créé la surprise car Sonia Backès était donnée favorite. Elle était la seule représentante du gouvernement à se présenter lors des sénatoriales et sa défaite est un revers pour le parti présidentiel. Paradoxalement, l'apport des voix indépendantistes a permis à Georges Naturel de se faire élire dès le premier tour, tandis que le soutien des non-indépendantistes a assuré la victoire de Robert Xowie au second tour.

«Elle a perdu gros»

Localement, ce résultat est d’autant plus symbolique qu’il intervient en pleines négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, dans lesquelles Sonia Backès est omniprésente. C’est la première fois qu’un indépendantiste calédonien est élu au Sénat. Avant lui, seul Roch Pidjot (Union calédonienne) avait occupé une fonction parlementaire en étant élu député de 1964 à 1986.

Selon Pierre-Christophe Pantz, géographe et spécialiste de la géopolitique en Nouvelle-Calédonie, «Sonia Backès pouvait tout gagner avec cette élection et ainsi renforcer sa position dominante mais au final, elle a perdu gros». L'expert estime en outre que «l'élection de Georges Naturel montre l’émergence d’une nouvelle tendance, notamment dans le camp non-indépendantiste. On sait qu’il y a un frémissement, reste à voir comment cela se traduira».

Fraîchement élu, ce dissident LR, également maire de Dumbéa, a appelé à des discussions bilatérales entre non-indépendantistes et indépendantistes, assurant qu'il continuera de «défendre une Nouvelle-Calédonie française».

Mais, mi septembre, le principal parti indépendantiste, l'Union calédonienne, a annoncé suspendre ses rencontres avec l'Etat alors qu'il rentrait d'une semaine de discussions à Paris. Une douche froide pour l'exécutif, qui avait affiché sa satisfaction à l'issue de ces échanges.

L'Union calédonienne a fustigé le projet de futur statut de la Nouvelle-Calédonie présenté en septembre par le gouvernement, alors même que ce dernier devait être amendé par les différents partenaires calédoniens d'ici la mi-octobre, afin de servir de base aux discussions pour parvenir à une réforme constitutionnelle début 2024. Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur, Gérarld Darmanin, a prévu de se rendre en Nouvelle-Calédonie à la fin du mois d'octobre.

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