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Sainte-Soline : le procès des organisateurs des manifestations contre les «bassines» reprend ce mardi

La manifestation du 25 mars avait rapidement dégénérée en affrontement entre militants et forces de lordre. [Yohan BONNET / AFP]

Après plus de deux mois d'interruption, le procès des neuf organisateurs des manifestations contre les «bassines» à Sainte-Soline reprend ce mardi 28 novembre.

Interrompu début septembre en raison de la longueur des débats, le procès des neuf organisateurs des manifestations contre les «bassines» à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) doit reprendre ce mardi 28 novembre. Cette journée marathon devant le tribunal correctionnel de Niort commencera par l'audition des témoins, avant les réquisitions du parquet et les plaidoiries des six avocats de la défense.

Le premier acte du procès s'est achevé le 8 septembre dernier, après huit heures de débats. Près de trois mois plus tard, la justice reproche toujours aux neuf prévenus d'avoir organisé la manifestation interdite du 25 mars, qui avait donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre.

Les mis en cause sont des porte-parole du mouvement «Bassines non merci» (BNM), du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, de la Confédération paysanne, de la CGT ou encore de Solidaires 79.

Certains doivent en parallèle répondre de faits supplémentaires : notamment l'organisation, le 29 octobre 2022, d'un autre rassemblement interdit sur le même site, afin de s'opposer à la création de 16 réserves d'eau dans la région, mais aussi du vol d'une valve de canalisation pour l'arrosage des céréales à Epannes (Deux-Sèvres), le 23 mars 2022.

Durant la première partie du procès, huit des neuf prévenus avaient fait valoir leur droit au silence, après des déclarations liminaires. Certains s'étaient présentés comme les «lanceurs d'alerte» d'une «guerre de l'eau qui a déjà commencé». Tous encourent six mois d'emprisonnement et des peines complémentaires pouvant aller jusqu'à la privation des droits civiques.

La préfecture des Deux-Sèvres a interdit toute manifestation aux abords du tribunal ce mardi, mais les soutiens des mis en cause ont appelé au rassemblement à partir de 8h. Des tables rondes, projections et retransmissions théâtrales sont également prévues tout au long de la journée dans le centre de Niort.

Seize «bassines» prévues dans le Marais poitevin

Les «méga-bassines», au coeur de ce dossier, sont des retenues d'eau destinées à l'irrigation agricole. Elles visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes en hiver, afin d'irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient. L'installation de seize d'entre elles est programmée dans le Marais poitevin, dont celle de Sainte-Soline.

Les partisans des «méga-bassines» les voient comme une assurance-récolte indispensable à leur survie face aux sécheresses à répétition. Les opposants, eux, dénoncent un «accaparement» de l'eau par l'agro-industrie et réclament un moratoire. Ils mettent en exergue l'annulation par la justice administrative début octobre de deux projets portant sur la création de 15 retenues d'eau en Poitou-Charentes, en raison de leur inadaptation aux effets du changement climatique.

A Sainte-Soline, de premières violences avaient éclaté en octobre 2022 mais la manifestations de mars avait particulièrement dégénéré en affrontement avec les gendarmes. De nombreux blessés avaient été recensés et deux manifestants avaient notamment passé plusieurs semaines dans le coma.

La Ligue des droits de l'homme avait dénoncé un «usage disproportionné» des armes, grenades lacrymogènes et LBD, par les forces de l'ordre, tandis que la commission d'enquête parlementaire sur les violences accusait de son côté les organisateurs de la manifestation. Créée après les incidents contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline, cette commission avait dénoncé la «responsabilité écrasante» des Soulèvements de la Terre, de Bassines non Merci et de la Confédération paysanne.

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