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Uber Eats : pourquoi les livreurs font-ils grève ce week-end ?

La baisse salariale est estimée entre 10 et 40% par le syndicat Union-Indépendants. [© [Philippe LOPEZ / AFP]]

Ce week-end, les livreurs d’Uber Eats protesteront contre le changement de leur rémunération. Les 65.000 indépendants qui travaillent pour la plate-forme en France ont perdu 10 à 40% de leur salaire à cause du système géré par un algorithme depuis trois semaines.

Ils tournent tous les jours de la semaine les mains ancrées aux guidons de leurs vélos ou scooters. Mais samedi 2 et dimanche 3 décembre, les livreurs d’Uber Eats seront déconnectés de l’application. Accompagnés par les syndicats Union Indépendants, la CGT et Sud Commerces & Services, ils protesteront dans les rues de France pour dénoncer une baisse de leur rémunération liée à un changement d’algorithme.

Paris, Lyon, Grenoble, Bordeaux, Nice, Marseille… sur le réseau X, les trois syndicats ont donné rendez-vous aux coursiers dans près de 30 communes en France ce week-end. «Uber Eats a fait le choix de s’attaquer à la rémunération des livreurs», revendiquait déjà les syndicats dans un communiqué commun publié vendredi 24 novembre.

Selon les contestataires, la plate-forme a mis en place «un nouvel algorithme opaque et incompréhensible», qui aurait provoqué «la baisse du montant des courses». L'objectif de la manifestation est d'exiger le retrait de la nouvelle tarification, en plus de «la transparence du prix des courses et l’augmentation significative des rémunérations» et de «l’ouverture immédiate d’une négociation applicable sur toutes les plates-formes, basée sur une tarification horokilométrique équitable et lisible par tous les livreurs», ont expliqué les syndicats dans leur communiqué.

Les coursiers de toutes les applications de livraison sont convoqués

Le 10 octobre dernier, une nouvelle tarification de ce service de livraison aurait fait «varier certaines courses à la hausse et d’autres à la baisse», s’est justifié Uber Eats auprès de l’AFP en novembre. Selon les représentants de l’application, ces changements avaient l’objectif de «simplifier la façon dont sont rémunérés les livreurs», afin de «valoriser le temps passé à réaliser la course». Les villes pilotes (Avignon, Lille et Rouen) auraient même noté «une légère augmentation du revenu moyen par course de 1,4%». Un accord sectoriel signé en avril, qui devrait prochainement s’appliquer, garantirait un minimum de 11,75 euros par heure aux coursiers, mais uniquement sur le temps de commande.

«La nouvelle tarification engendre une baisse de rémunération pour un grand nombre de livreurs», a martelé de son côté Fabian Tosolini, délégué national d’Union-Indépendants à l’AFP. Cette baisse a été estimée par le syndicat entre 10% et 40% par rapport à «la grille précédente».

Samedi 2 et dimanche 3 décembre, c’est d’ailleurs «l’ensemble des livreurs» des différentes plates-formes de livraison, concernés par «la faiblesse des rémunérations» qui sont appelés par les syndicats.

De son côté, la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE) avait indiqué par communiqué mi-novembre «ne pas soutenir la mobilisation», estimant que la nouvelle tarification «devrait permettre de maintenir, voire d’augmenter les revenus de la majorité des livreurs».

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