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Revente de colis perdus : quelle est cette pratique de plus en plus répandue ?

La Poste prévoit «d’acheminer près de 106 millions de Colissimo» entre novembre et décembre 2023, soit 6% de plus qu’en 2022 (illustration). [Mike Segar/REUTERS]

Lors des fêtes de fin d’année, à cause d’une mauvaise adresse ou d’un oubli du consommateur, il n’est pas rare de voir un colis se perdre pendant la livraison. Une aubaine pour les entreprises spécialisées dans la revente de colis perdus. Sur les réseaux sociaux, la tendance cartonne.

Un cadeau surprise qui cartonne. Cette année, La Poste prévoit «d’acheminer près de 106 millions de Colissimo» entre novembre et décembre, soit 6% de plus qu’en 2022. Selon le communiqué, cette période des fêtes de fin d’année «représente environ un quart des volumes de l’année». Mais, malheureusement, tous les colis n’arrivent pas à destination. Une perte qui profite aux autres consommateurs.

Et le malheur des uns, fait le bonheur des autres. Conséquence d’une mauvaise adresse de livraison ou d’un oubli, un grand nombre de colis sont perdus chaque année. Cependant, depuis la loi anti-gaspillage de janvier 2022, la destruction des invendus non alimentaires est interdite.

Une mesure qui fait désormais des heureux puisque des entreprises se sont spécialisées dans la revente de ces colis perdus. Le concept est simple : acheter au poids des colis non livrés à leurs destinataires. Pour le prix, il faut compter 10 euros le kilo.

Attention aux arnaques

Comment ça marche ? S’il n’est pas réclamé dans les trente jours, le colis devient alors la propriété de La Poste. Une aubaine pour les entreprises qui en font leur business, comme Flamingo Box. Cette société rachète les colis perdus aux différentes plates-formes, telles que AliExpress ou Amazon. «Ce sont tous des colis non réclamés. On ne sait pas ce qu’il y a dedans, on ne veut pas le savoir car c’est ça le business model que j’avais imaginé : c’est de ne faire que des colis surprises», explique William Mourrière, co-fondateur de Flamingo Box, sur Franceinfo.

C’est le cas aussi de l’entreprise Destock Colis. Cette dernière a même organisé une vente éphémère entre le 28 novembre et le 2 décembre à Carros dans les Alpes-Maritimes avec plus de 7,5 tonnes de biens proposées à la vente. «Ce sont des colis qui n’ont pas été distribués, et au bout de tant de jours, ils appartiennent aux logisticiens, car l’expéditeur ne les a pas récupérés ou ne les veut pas. Et depuis la loi anti-gaspi, on ne peut plus les détruire, donc on les rachète à la tonne», raconte Jérémy Martinez, gérant de Destock Colis, sur Franceinfo.

Sur les réseaux sociaux, la tendance fait des milliers de vues. Les influenceurs se filment en ouvrant ces colis mystères et certains affirment même tomber sur de véritables trouvailles, comme des vêtements de luxe ou des nouveaux produits de la tech. Cependant, pour le co-fondateur de Flamingo Box, William Mourrière, cela reste peu probable. «Tout ce qui dépasse 300 ou 400 euros, vous ne le trouverez jamais dans les colis perdus. Les grandes marques de luxe récupèrent la marchandise, parce qu’il y a une traçabilité», précise-t-il sur franceinfo. Le concept semble tout de même attirer les consommateurs. L’entreprise Flamingo Box voit ses ventes s’envoler et prévoit même l’achat d’un second entrepôt.

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