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Sondage : 86% des Français souhaitent une rétention de sûreté systématique pour les détenus radicalisés en fin de peine

La proximité politique des personnes interrogées montre certaines disparités. [©Dominique FAGET/AFP]

La récente attaque terroriste perpétrée près de la Tour Eiffel, à Paris, par un ancien détenu déjà condamné pour terrorisme a relancé le débat sur le suivi des individus radicalisés. Selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, dévoilé ce mercredi 6 décembre, 86% des Français estiment qu’il faut mettre en place une rétention de sûreté systématique pour les détenus radicalisés en fin de peine.

Alors que la lutte anti-terrorisme s’est accentuée en France après les attentats de 2015 et que les dispositifs judiciaires et administratifs ont été lourdement renforcés, le terrorisme a néanmoins, avec l'attentat d'Arras et celui du pont de Bir-Hakeim, de nouveau frappé la France deux fois au cours de ces deux derniers mois.

Concernant le dernier attentat en date, les failles de surveillance et de suivi concernant l’auteur de l’attaque meurtrière du samedi 2 décembre à Paris, déjà condamné pour entreprise terroriste, et pour qui le parquet national antiterroriste a requis un placement en détention provisoire, ainsi que l’ouverture d’une information judiciaire pour les chefs d’«assassinat et de tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste», et pour «association de malfaiteurs terroriste», ont conduit plusieurs responsables politiques à remettre en cause un certain laxisme législatif. 

Dans ce contexte, un sondage de l’institut CSA pour CNEWS indique que 86% des Français sont favorables à la mise en place d’une rétention de sûreté systématique pour les détenus radicalisés en fin de peine. À l’inverse, seuls 13% des Français interrogés estiment que les dispositifs déjà en place sont suffisants (1% ne se sont pas prononcés). 

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Dans le détail, il existe une différence mineure au niveau du genre des sondés puisque 84% des hommes sont favorables à la mise en place d’une rétention de sûreté systématique pour les détenus radicalisés, contre 88% des femmes interrogées. Même constat au sein des classes d’âge observées puisque les 18-24 ans sont favorables à la question à hauteur de 87%, un chiffre quasiment similaire à la position des 50-64 ans avec 90% d’avis favorables.

La proximité politique des personnes interrogées montre davantage de disparités parmi les réponses, puisque, à la question : «Faut-il mettre en place une rétention de sûreté systématique pour les détenus radicalisés ?», la part des «oui» est plus importante à droite. Elle s’élève ainsi à 100% chez les sympathisants du parti Reconquête, à 95% chez ceux du Rassemblement national et à 95% du côté des Républicains.

À gauche, en revanche, les sympathisants d’Europe Écologie-Les Verts sont les moins favorables à la question (71%), suivis par les sympathisants du Parti Socialiste (79%) et de la France insoumise (82%). 

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La droite réclame des mesures immédiates 

Face à la récente recrudescence d'actes terroristes, plusieurs responsables politiques d’opposition ont appelé à des changements dans la prise en charge des individus radicalisés

C’est notamment le cas du chef de la majorité sénatoriale, Bruno Retailleau, du président du Rassemblement national, Jordan Bardella ou encore de la tête de liste aux élections européennes de 2024 du parti Reconquête, Marion Maréchal, qui ont tous réclamé la mise en place d’une «rétention de sûreté systématique» pour les anciens détenus radicalisés, ainsi qu’une injonction de soin pour les profils relevant de troubles psychiatriques. 

Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne, du 5 au 6 décembre, auprès d’un échantillon représentatif de 1.012 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.

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