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Retraite : quelle est cette activité qui peut supprimer votre minimum de pension ?

En exerçant cette profession, Marie-Thérèse perd plus de 200 euros brut par mois. [Adobe Stock]

Malgré 42 ans de carrière et une activité de maire dans une commune de Saône-et-Loire, Marie-Thérèse Gérard se voit privée d'une partie de sa pension de retraite. Et c'est d'ailleurs sa fonction d'édile qui vient supprimer une partie de la somme qu'elle devrait percevoir. Une situation anormale selon elle, qui espère obtenir gain de cause.

Une activité qui rabote la pension de retraite minimale, en dépit de nombreuses heures passées à travailler. C’est en ces termes que pourrait être décrite la situation subie par Marie-Thérèse Gérard, qui a pris la tête de la mairie de Saint-Martin-de-Salencey (Saône-et-Loire) en 2020, rapporte Capital. Aujourd’hui, elle n’a plus une minute à elle, entre le cimetière dont elle doit s’occuper, le désherbage, les fuites dans les lieux de culte du village, mais également les chaussées encombrées par des chutes d’arbres ou encore la récupération des chevaux. Une activité qui lui fait perdre «208 euros brut par mois», ce qu’elle n’estime «pas normal».

3.700 euros de trop-perçu

En effet, les modalités qui conditionnent le versement la retraite n’ont pas été favorables au sort de l’édile qui, avant d’être élue, avait exercé l’activité de coiffeuse à domicile puis de chef d’entretien dans un collège. En clair, alors que son activité s’est interrompue le 1er janvier 2021, elle pouvait prétendre à une pension de 750 euros brut, à laquelle devait s’ajouter le minimum contributif (Mico) de 208 euros par mois… En théorie.

En octobre 2021, sa situation s’améliore car elle perçoit pour la première fois le Mico. Mais alors qu’elle imagine que ces versements vont se pérenniser dans le temps, sa caisse lui écrit un an plus tard pour l’informer qu’elle doit rembourser quasiment 3.700 euros de trop-perçu. Et c’est son statut d’élu qui la place dans cette situation délicate : en tant que maire du village d'une centaine d'âmes, elle est en effet tenue de cotiser à l’Ircantec (caisse de retraite qui prend en charge les élus).

Sauf que pour percevoir le Mico, il ne faut plus cotiser les pensions doivent toutes être liquidées. «J’estime que j’ai le droit au minimum contributif pour mes 42 ans de travail et qu’il faut décorréler la chose de mon activité d’élue», fait notamment valoir Marie-Thérèse qui fulmine et «préférerais ne pas cotiser à l’Ircantec et toucher le Mico. Et on la comprend : au terme de ses six ans de mandat et selon ses calculs, elle perdrait au total 10.000 euros de retraite.

Des modalités déjà modifiées dans le passé

Et il se pourrait bien qu’elle ne soit pas la seule à subir ce sort, même si à l’heure actuelle, elle est la seule à avoir fait remonter l’information. Pourtant, en 2022, les règles qui entourent ces versements ont été modifiés par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). En clair, acquérir de nouveaux droits à la retraite ne pourrait pas supprimer le versement du Mico dans ce cadre.

En théorie, la première magistrate de Saint-Martin-de-Salency aurait dû être concernée par cette circulaire, mais étant donné qu’elle n’a pas pris ses fonctions de maire avant le 1er janvier 2022. En attendant que sa situation se débloque, elle a transmis son dossier lors du Congrès des maires de France

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