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Mort de Jacques Delors : Euro, Schengen, Erasmus... l'Europe perd l'un de ses grands «architectes contemporains»

L'ancien président de la Commission européenne est décédé, dans sa 99e année, ce mercredi 27 décembre à son domicile parisien dans son sommeil. [Eric PIERMONT / AFP]

Apôtre inébranlable de la construction européenne, père de l'euro, fondateur du programme Erasmus, Jacques Delors est mort ce mercredi à l'âge de 98 ans. L’ancienne figure de la gauche française restera dans les mémoires comme l’un des pères fondateurs de l’Europe contemporaine.

L'ancien président de la Commission européenne est décédé, dans sa 99ᵉ année, ce mercredi 27 décembre à son domicile parisien, dans son sommeil, a annoncé sa fille Martine Aubry, maire socialiste de Lille. Européen convaincu, président de la Commission européenne pendant dix ans, et fondateur d’initiatives comme les accords de Schengen, l’euro, la politique agricole commune, ou encore le programme Erasmus, Jacques Delors demeure l’un des architectes de l’Europe contemporaine. 

Façonner les contours de l'Europe contemporaine 

Ancien ministre de l'Économie sous François Mitterrand (1981-1984), Jacques Delors avait douché les espoirs de la gauche en refusant de se présenter à l'élection présidentielle de 1995 alors qu'il était le grand favori des sondages. Depuis Bruxelles où il est resté à la tête de la Commission de 1985 à 1995, il a joué les architectes pour façonner les contours de l'Europe contemporaine : mise en place du marché unique, signature des accords de Schengen, Acte unique européen, lancement du programme Erasmus d’échanges étudiants, réforme de la politique agricole commune, ou encore mise en chantier de l'Union économique et monétaire qui aboutira à la création de l'euro.

«L’oeuvre de sa vie a façonné des générations entières d'Européens, dont la mienne», a commenté Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. «Ses réussites furent nombreuses», a quant à elle déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde, citant «le chemin qu'il avait façonné vers la création d'une monnaie commune, l'euro». Jusqu'au bout, Jacques Delors a défendu l'unité de l'Europe, appelant en mars 2020 les chefs d'État et de gouvernement de l'UE à plus de solidarité au moment où ces derniers s'écharpaient sur la réponse commune à apporter à la pandémie de Covid-19.

Un engagement européen «jusqu'au bout de sa vie»

Après son surprenant renoncement à prendre part à l’élection présidentielle de 1995, sa carrière politique avait ensuite marqué le pas et c'est presque en simple militant que Jacques Delors avait poursuivi ses combats partir du milieu des années 1990. Avec ses centres de réflexion, «Club témoin» ou «Notre Europe» (devenu ensuite «Institut Jacques-Delors» et installé à Paris, Bruxelles et Berlin), il a plaidé jusqu'au bout pour un renforcement du fédéralisme européen, réclamant davantage d’«audace» à l'heure du Brexit et des attaques de «populistes de tout acabit».

Ce mercredi, Emmanuel Macron a salué sur X un «inépuisable artisan de notre Europe», et un «homme d'État au destin français». Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part rendu hommage à un «visionnaire devenu un architecte de l'UE». Sa disparition «créera une vive émotion dans toute l'Europe tant il aura contribué à la façonner», a enfin réagi l'ex-président socialiste François Hollande.

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