Alors que la France fait face à sa première phase de grand froid de l’année, le Réseau de transport d'électricité (RTE) confirme que le pays a enregistré son plus haut taux de consommation.
Un pic prévu. Ce mercredi 10 janvier, à 19h00, la France a enregistré un pic de consommation à environ 83,5 GW d’après RTE. Un chiffre anticipé par le gestionnaire de transport d’électricité alors que le pays fait face à une période de grand froid, avec 6°C en dessous des normales saisonnières.
Dans son communiqué publié la veille, la société précise qu’en hiver, «chaque baisse de 1°C se traduit par une demande supplémentaire de 2,4 GW, soit l'équivalent de la consommation électrique de Paris, nécessitant entre 2 et 3 réacteurs nucléaires pour répondre à ces besoins».
C’est pourquoi, RTE a anticipé cette augmentation en sollicitant plusieurs acteurs de l’industrie. Ce mardi, la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle) - fermée début 2022 - a donc repris du service en renfort. «La centrale a aujourd'hui un rôle assurantiel, elle est là pour démarrer quand le système est en tension», a expliqué à l’AFP Camille Jaffrelo, responsable de la communication de la centrale, confirmant une information de franceinfo.
«Nous en avons tellement que nous en exportons»
La France pourra donc faire face à l’augmentation de la demande. En 2022, le pays a connu des difficultés en raison de réacteurs affectés par la corrosion, le contraignant à importer la quasi-totalité de son électricité, une première en plus de 40 ans.
Aujourd'hui, «nous en avons tellement que nous en exportons», a assuré la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. En effet, avec un parc en meilleur état, l’Hexagone s’est rattrapé en 2023 pour redevenir le leader de l'exportation d'électricité en Europe - principalement à destination de la Grande-Bretagne et de l'Italie - avec près de 18 térawattheures sur les six premiers mois. Un résultat que le pays doit également à ses réserves hydrauliques.
«Je dirais que le nucléaire est responsable des deux tiers du retour à la situation normale et que pour le dernier tiers, c'est l'hydraulique», avait déclaré à Europe 1 Clément Bouilloux, le responsable du marché français au sein de la société de conseil EnAppSys derrière ces données.