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Galères à Paris : l'abaissement de la vitesse sur le périphérique ne passe pas chez les automobilistes

La vitesse sur le périphérique parisien devrait être abaissée à 50 km/h après les JO de Paris 2024. [Bertrand GUAY / AFP]

L'abaissement de la vitesse de 70 km/h à 50 km/h sur le périphérique parisien, censé s'appliquer après les JO de Paris 2024, reste en travers de la gorge de nombreux automobilistes.

La pilule ne passe décidément pas. En annonçant, en novembre dernier, l'abaissement à venir de la vitesse sur le boulevard périphérique, la mairie de Paris a déclenché une vague de colère chez les automobilistes parisiens. Que ce soit sur les réseaux sociaux, où des dizaines d'internautes dénoncent «une dictature» et une «mesure visant toujours les automobilistes», ou chez les personnes interrogées par CNEWS, la mesure agace. 

«Je suis chef de chantier. Si d'un site à l'autre je dois rouler sous les 50 km/h, je n'y arriverai pas», se plaignait l'un d'eux au lendemain de l'annonce faite par la mairie. «Autant quand le trafic est bouché, on ne les sent pas, mais lorsque c'est fluide, 50 km/h c'est vraiment dur», ajoutait un autre automobiliste francilien au micro de CNEWS. Certains dénoncent également une hausse significative à venir du nombre d'amendes pour excès de vitesse.

Vers «une année du radar» ?

Du côté de l'association 40 millions d'automobilistes, la mesure n'est évidemment pas une bonne nouvelle. «En moyenne, les vitesses sont bien inférieures à 50 km/h actuellement. Certes, mais si demain, on met en place une vitesse maximale autorisée à 50km/h, que va-t-il se passer ? Ce sera l'année du radar, c'est à dire que les quelques fois où vous pourrez rouler un peu au-dessus de la vitesse moyenne actuelle, vous serez désormais considéré comme un délinquant de la route», explique Pierre Chasseray, délégué général de l’association.

De son côté, l'adjoint à la maire de Paris en charge des transports David Belliard (Les Écologistes) a défendu la limitation à 50km/h, la jugeant «bénéfique», pour réduire les nuisances sonores et l'impact sur l'environnement. 

«Fluidifier le trafic»

«C'est une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif. Diminuer la vitesse maximale, c'est limiter les à-coups, les effets d'accélération et de décélération, ce qui fluidifie le trafic», a-t-il expliqué, précisant que «la précédente diminution de la vitesse en 2014, où la limitation était passée de 80 km/h à 70 km/h avait conduit à «une baisse de 15% des accidents sur les premiers mois», suivant son application. 

L'élu écologiste a aussi signalé qu'à la suite du passage de la vitesse maximale sur les 35 kilomètres de la ceinture périphérique, il y a 10 ans, les riverains proches avaient connu «réduction des nuisances sonores, notamment la nuit à raison d'un peu plus d'un dB en moins la nuit, et de 0,5 dB le jour». 

Pour 40 millions d'automobilistes, cette modification de la vitesse reste un écran de fumée sur les deux aspects. «La courbe des émissions polluantes ne va pas dans le sens de ce qu'indique la Ville de Paris. Plus vous roulez doucement, et plus vous polluez. Elle baisse jusqu'à 80 km/h puis elle remonte doucement jusqu'à 130 km/h», explique Pierre Chasseray. «Le moment où l'on pollue le moins, c'est entre 70 et 90 km/h, alors que sur le boulevard périphérique, on en est très loin. L'abaissement de la vitesse de 70 à 50 km/h n'apportera rien, voire pire, pour la nuit, cela polluera plus», a prévenu le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. 

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