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Budget de l’armée renforcé, soutien à l’Ukraine, «réorganisation» des troupes françaises en Afrique... Ce qu'il faut retenir des vœux aux Armées d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a salué la loi de programmation militaire votée en juillet dernier, permettant à l’armée française de se doter de nouvelles ressources sur le terrain. [Christophe Petit-Tesson/Pool via REUTERS]

Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Armées ce vendredi 19 janvier à Cherbourg (Manche). Voici ce qu'il faut en retenir.

Le chef de l’État a détaillé la vision géopolitique de la France sur les différents fronts à travers le monde. Présent à Cherbourg (Manche) ce vendredi afin de présenter ses vœux aux Armées, Emmanuel Macron en a profité pour féliciter les forces armées françaises engagées sur de multiples fronts à l’international.

Le président de la République a également détaillé l’avancée des opérations menées par les différents corps des Armées sur le terrain, tout en évoquant les orientations prises pour l’avenir de ces derniers sur leur front respectif.

Un budget des armées doublé en deux quinquennats

Avant de détailler les opérations menées par les troupes françaises sur le terrain, le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de réarmer le pays. Emmanuel Macron a salué la loi de programmation militaire votée en juillet dernier, permettant à l’armée française de se doter de nouvelles ressources sur le terrain.

«Il y a un an, à Mont-de-Marsan (Landes), je vous annonçais une loi de programmation militaire permettant de poursuivre l’effort entamé en 2017 pour notre défense. Cette loi, préparée d’une manière inédite, mobilisant le ministère comme jamais, a été votée en juillet dernier. Je salue le travail mené à cet effet par le ministre des Armées Sébastien Lecornu», a rappelé le président tricolore.

Cette loi a permis de poursuivre la transformation entreprise Emmanuel Macron depuis plusieurs années concernant la modernisation des forces armées françaises.

«Le budget de nos armées aura été multiplié par deux en deux quinquennats. C’était indispensable car nous savons combien nous vivons un temps de préoccupation et de gravité avec la multiplication des crises, parfois simultanées», a assuré ce dernier lors de sa prise de parole.

«Une victoire russe, c’est la fin de la sécurité européenne»

Le président de la République a réaffirmé le soutien de la France aux forces ukrainiennes face à l’agression lancée par la Russie sur son sol depuis près de deux ans.

«Dans l’hiver glacial, l’agression russe se poursuit. Bientôt deux ans… Vous savez l’importance de la volonté au combat et vous mesurez qu’on ne peut laisser la Russie penser qu’elle peut gagner. Quel serait le lendemain pour nous Européens ? Je l’ai dit dès le début, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie mais notre devoir est de rendre leur victoire impossible. Une victoire russe, c’est la fin de la sécurité européenne. C’est la fin même d’une architecture de sécurité possible en Europe», a indiqué Emmanuel Macron.

Il a ainsi développé les différents axes concernant l’aide militaire apportée par les forces françaises en Ukraine.

«C’est pourquoi nous continuerons d’aider les Ukrainiens. Nous le ferons de manière pragmatique et concrète en poursuivant les formations, en les équipant dans tous les domaines qui leur sont essentiels : l’artillerie, la défense sol-air et les frappes à distance. Nous le ferons en innovant aussi pour répondre aux défis posés par l’emploi massif de drones. Pour cela, la France a un rendez-vous avec son industrie de défense», a souligné le chef de l’Etat.

Mardi dernier, lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles livraisons à l’Ukraine d’une «quarantaine» de missiles longue portée «Scalp» et de «plusieurs centaines de bombes».

«La France ne se désengage pas en Afrique, elle se réorganise»

Le président français a également rendu hommage au travail effectué par les forces armées françaises en Afrique lors de la dernière décennie.

«C’est l’occasion pour moi de dire ici que durant dix ans, nous pouvons être fiers du travail fait les armées françaises. Sans la France et l’engagement dès 2013, sans doute ne pourrions-nous pas parler aujourd’hui de Mali, de Niger ou de Burkina Faso tant la souveraineté et l’unité de ces pays étaient menacées par des califats territoriaux. Tout le monde semble l’avoir aujourd’hui oublié. J’ai une gratitude immense pour, d’opérations en opérations, vos frères d’armes qui ont laissé leur vie», a rappelé ce dernier.

Il a néanmoins annoncé un retrait progressif de l’engagement des troupes françaises sur le continent africain dans les années à venir.

«Nous avons lutté ardemment contre le terrorisme et avec efficacité mais les enjeux évoluent dans la région. Nous continuerons à ce titre à protéger nos intérêts mais nous le ferons d’une manière plus partenariale et plus équilibrée. Nous aurons des armées moins posées et moins exposées dans la région», a indiqué le chef de l’Etat.

Il a ainsi détaillé la nouvelle façon d’opérer sur le terrain pour les différents corps des armées engagés en Afrique.

«Il y aura des dispositifs légers, réversibles et avec davantage de formations, de coopérations ponctuelles et de dialogues, sans exclure des opérations là où elles seront demandées, pensées et envisagées sans doute de manière plus ponctuelles (…) La France ne se désengage pas, elle se réorganise pour s’adapter à l’évolution de la menace et de l’organisation même des structures régionales, ainsi que de la volonté de nos partenaires africains», a conclu le président sur cette thématique.

«une initiative de paix et de sécurité» en israël

Emmanuel Macron a aussi évoqué le conflit armé opposant Israël au Hamas depuis octobre dernier, tout en réaffirmant la position diplomatique de la France dans ce dossier.

«Je pense évidemment aussi, regardant l’année qui s’ouvre, à la crise israélo-palestinienne, à la barbarie terroriste du 7 octobre dernier, à la responsabilité immense du Hamas, au drame humanitaire à Gaza et à nos otages retenus par le Hamas depuis trop longtemps. La France porte une initiative de paix et de sécurité pour tous en trois piliers sécuritaires, humanitaires et politiques qui guident notre action résolue», a insisté le chef de l’État.

Il a détaillé les différentes actions menées en la matière sur le terrain depuis le début des affrontements, se targuant ainsi d’avoir apporté une aide importante et précieuse dans la région.

«Nous sommes le premier pays européen à être intervenu directement en soutien aux blessés du conflit, notamment des enfants. Le porte-hélicoptère amphibie Dixmude a permis de prendre en charge à bord plus d’un millier de Palestiniens et d’apporter des soins à plus de 120 blessés graves. Nous avons, grâce à l’Égypte, pu acheminer un fret humanitaire indispensable. Avec la Jordanie, nous avons réalisé il y a quelques jours un parachutage d’aides directement dans Gaza. Nous envoyons des médicaments pour les otages en lien avec le Qatar et nous allons poursuivre ces actions», a listé Emmanuel Macron.

Il a conclu cette partie de son discours par un mot concernant le Liban, allié historique de la France qui connaît actuellement des phases de troubles en raison de la présence active du Hezbollah dans le pays.

«Dans ce contexte régional, plus de 700 de vos camarades sont engagés en ce moment même au Liban. La France agit pour éviter que le feu ne se propage dans ce pays ami où l’histoire nous donne une responsabilité toute particulière», a conclu le président de la République.

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