En direct
A suivre

Gabriel Attal : le premier mois au pas de course du nouveau Premier ministre

En un mois, le Premier ministre a fait face à une crise agricole, une grève des enseignants et une motion de censure déposée par la gauche. [AFP]

Le Premier ministre, Gabriel Attal, achève ce vendredi 9 février son premier mois à Matignon. Trente jours au pas de course, rythmés par une crise du monde agricole, une grève des enseignants, la gestion des premières polémiques et une motion de censure.

Un baptême du feu difficile. Nommé le 9 janvier à Matignon, Gabriel Attal arrive au terme d’un premier mois au rythme effréné en tant que Premier ministre. Salué pour son travail à l’Éducation et bénéficiant d’une solide cote de popularité, le nouveau chef du gouvernement s’est rapidement heurté à la difficulté du poste, faisant face à une importante crise agricole, à une grève des enseignants, et se voyant contraint de sortir du bois pour justifier ses premiers choix politiques. 

Crise agricole

Neuf jours après son arrivée à Matignon, Gabriel Attal se trouvait déjà face à sa première grande crise, et non des moindres, puisque le Premier ministre s’est frotté à la colère des agriculteurs, qui ont manifesté partout en France. Pendant plus de trois semaines, ils ont dénoncé, entre autres, leurs conditions de travail et une concurrence déloyale au sein de l’Union européenne, et ce, jusqu’à entamer le «siège de Paris» à coups de blocages d’autoroutes.

Malgré une ribambelle de promesses et une communication soignée, le Premier ministre a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour apaiser les esprits et convaincre certains agriculteurs. Pour y parvenir, il a notamment mis en pause un plan sur les pesticides, renoncé à la hausse du prix du gazole non-routier (GNR) et lancé des batailles contre les normes environnementales et le Mercosur. Pas suffisant, pour de nombreux agriculteurs qui, s’ils sont rentrés sur leurs exploitations, ont sérieusement mis en doute la capacité de Gabriel Attal à répondre à leurs attentes. 

Grève des enseignants

Salué pour son travail à l’Éducation nationale, et notamment pour ses nombreuses décisions, allant de l’expérimentation de l’uniforme à l’interdiction de l’abaya en passant par la fin du non-redoublement, le Premier ministre a pourtant fait face à la colère des enseignants qui ont fait grève pour protester contre la mise en place des groupes de niveau en français et en mathématiques en classes de 6e et 5e.

Après une journée d’action qui a mobilisé, le 1er février, un enseignant sur cinq, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, les syndicats SNES-FSU, CGT et SUD ont appelé à une nouvelle grève pour dénoncer l’application, dès la prochaine rentrée scolaire, des réformes du «choc des savoirs» censées relever le niveau des élèves et annoncées par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale. 

Selon des chiffres communiqués par le ministère, 3,2% des enseignants étaient donc de nouveau en grève, mardi 6 février, tous niveaux confondus. Dans les collèges, on recensait 9,52% d’enseignants grévistes. Le SNES-FSU (principal syndicat dans les collèges et les lycées) a, quant à lui, avancé le chiffre de 40% d’enseignants grévistes dans les collèges. 

Si c’est principalement l'ex-ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, qui, fragilisée par les polémiques concernant la scolarisation de ses enfants dans l’établissement privé catholique parisien Stanislas, a cristallisé l’ensemble des tensions, Gabriel Attal, instigateur du dispositif et garant du travail de sa ministre, n'a pas échappé à sa part de critiques. 

Première motion de censure

Trois semaines après sa nomination à Matignon, Gabriel Attal a présenté devant l’Assemblée nationale, mardi 30 janvier, les priorités de son gouvernement. «Je souhaite que la France retrouve pleinement la maîtrise de son destin. Qu’elle soit pleinement souveraine, sur les plans industriel, énergétique, agricole et culturel», a déclaré le Premier ministre dans son discours de politique générale.

Centré sur la souveraineté et l’action, le propos du plus jeune chef de gouvernement de la Ve République s’est articulé autour de trois chapitres : l’autorité et le régalien ; le travail et l’emploi dans les services publics, au premier rang desquels l’éducation et la santé ; l’agriculture et l’écologie.

Avant même que Gabriel Attal ne prenne la parole pendant plus d'une heure, les quatre groupes de gauche ont déposé une motion de censure, présentée comme une «motion de défiance» contre la décision du Premier ministre de ne pas solliciter de vote de confiance des députés. La motion n’a finalement recueilli que 124 voix. En l’absence du soutien des députés LR et RN, elle échoue, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

S’il n’y avait guère de suspense, il s’agit tout de même d’une première bataille politique pour le nouveau Premier ministre, qui devra s’habituer à la fronde, notamment menée par la gauche, qui a quasi-unanimement qualifié son discours de déclaration la «plus réactionnaire de la Ve République».

Un sacré baptême du feu, pour Gabriel Attal, qui doit maintenant s’atteler à tenir sa feuille de route en conduisant le «réarmement» civique, démocratique et économique de la France promis par Emmanuel Macron. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités