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«Carême 2.0» : des jeunes catholiques choisissent de faire le «jeûne des réseaux sociaux»

Plus d'un mois sans réseaux sociaux, un moyen pour retrouver la liberté intérieure. [PhotoGranary / adobe ]

Célébré cette année du 14 février au 28 mars 2024, le Carême est un temps de dévotion à Dieu préparant la fête de Pâques appuyé notamment sur des jours de jeûne. Mais des adolescents catholiques choisissent parfois de vivre un carême 2.0, en se déconnectant des réseaux sociaux.

En ce début de carême, marqué par le mercredi des cendres pour les chrétiens, il est temps pour les fidèles de se recentrer sur leur foi en Dieu.

Pour les quarante jours à venir, ils pratiqueront l'abstinence et le jeûne. Cette pratique traditionnelle évolue avec les époques, s'adaptant aux réalités contemporaines. Ainsi, au lieu de s'abstenir de chocolat, par exemple, de nombreux jeunes préfèrent aujourd'hui se déconnecter des réseaux sociaux.

Le père Jean-Baptiste Bienvenu, engagé auprès des jeunes et membre du Padréblog sur Instagram, a partagé ce témoignage lors d'une interview pour CNEWS. Il constate que beaucoup d'entre-eux optent pour un «jeûne des réseaux sociaux», en mettant leur écran en noir et blanc ou en renonçant aux séries et aux films, afin de limiter leur stimulation, et ainsi retrouver une utilisation plus libre. 

Une liberté tournée vers les autres et vers Dieu 

«Le fait de ressentir un manque nous pousse à nous tourner vers le spirituel» a-t-il affirmé en précisant que «les sacrifices du carême ne doivent pas être considérés pour soi comme des exploits ou des actions publiques, mais comme une préparation pour Pâques. Se couper de certaines choses permet de se rendre plus disponible intérieurement».

Le père Jean-Baptiste souligne que les réseaux sociaux sont une belle opportunité pour partager et apporter une touche de modernité à la religion. Toutefois, il met en garde sur le fait que le temps que nous passons devant nos écrans, en enchaînant les vidéos, ne constitue pas nécessairement un temps de qualité.

«La plupart du temps, nous ne savons pas gérer ce temps de manière constructive. En libérant ce temps, nous avons l'opportunité de nous ouvrir davantage aux autres et à Dieu».

Dégager des espaces occupés

Selon plusieurs études, les jeunes passent en moyenne cinq heures par jour sur leur téléphone, souvent emprisonnés dans le tourbillon des algorithmes. Les plates-formes telles que TikTok, Instagram, X (ex-Twitter) et Netflix offrent un flux de contenu infini, incitant à la dépendance. «Nous jeûnons ainsi de ce qui entrave notre liberté intérieure». 

Dans l'ensemble, la vie est très confortable, les besoins essentiels tels que la nourriture, les douches chaudes et l'eau potable sont facilement accessibles et tout est à portée de main. Le fait de jeûner rappelle que tout le monde n'a pas cette chance et permet de reprendre conscience de la valeur des choses.

Ainsi, dans une optique d'ouverture à son prochain, la pratique du jeûne permet de prendre du recul sur soi. Elle peut être ajustée individuellement en fonction des dépendances propres à chacun, que ce soit vis-à-vis des écrans, de la nourriture ou d'autres aspects.

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