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Pas d’augmentation d’impôts, moins de crédits aux ministères… Comment Bruno Le Maire veut économiser 10 milliards d’euros

Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards d'euros d'économies de la part de l'Etat. [Gonzalo Fuentes/Reuters]

À l’heure où le contexte géopolitique est assez instable, avec la guerre en Ukraine, la situation au Moyen-Orient ou encore le ralentissement économique de la Chine, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a décidé d'abaisser à 1% la prévision de croissance 2024, annonçant par la même occasion 10 milliards d’euros d’économies.

Le gouvernement français a nettement revu à la baisse son estimation de croissance pour 2024, de 1,4% à désormais 1%, a annoncé ce dimanche 18 février, Bruno Le Maire, invité lors du JT de TF1, dévoilant des économies «immédiates» de 10 milliards d'euros sur les dépenses de l'Etat pour tenir les ambitions budgétaires.

Cette prévision de croissance «tient compte du nouveau contexte géopolitique», a expliqué le ministre de l'Economie, évoquant la guerre en Ukraine, le Moyen-Orient, le «ralentissement économique très marqué en Chine» et «une récession en 2023 en Allemagne».

«La croissance ralentit partout dans le monde, notamment en Europe. Dans ce contexte, je réviserai la croissance de 1,4% à 1% pour 2024. À partir du moment où nous avons moins de croissance, il y a moins de recettes fiscales. Des économies sont donc nécessaires », a affirmé Bruno Le Maire.

En conséquence, et en raison des recettes fiscales plus faibles qu'attendues, l'Etat «va faire un effort immédiat de 10 milliards d'euros d'économies», afin de respecter ses objectifs budgétaires.

Parmi ces 10 milliards d’euros, cinq milliards devront être économisés sur le budget de fonctionnement «de tous les ministères», a expliqué Bruno Le Maire, par exemple sur les dépenses d'énergie ou les achats. Un décret sera pris «dans les prochains jours» pour réduire les crédits accordés.

Un budget de MaPrimeRénov’ abaissé

Les cinq autres milliards d’euros devront, eux, être économisés à travers l’annulation de politiques publiques. En effet, le gouvernement va aussi «réduire de près d'un milliard d'euros» l'aide publique au développement et abaisser d'un autre milliard d'euros l'enveloppe de l'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov'.

«On avait annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard de 2023 à 2024. Nous avions prévu que le budget (de MaPrimeRénov' : ndlr) augmente de 3,5 milliards en 2023, à 5 milliards d’euros en 2024. Il se situera, donc, à 4 milliards d’euros cette année. Cela s’accompagnera de mesures de simplification, demandées par les fédérations du bâtiment et de la construction», a précisé Bruno Le Maire.

Les Français «en ont marre des impôts»

Une «troisième série d'économies», d'un milliard d'euros au total, portera sur «les opérateurs de l'Etat», selon le ministre qui a évoqué notamment l'Agence nationale de la cohésion des territoires, Business France, France compétences ou encore le Centre national d'études spatiales.

Comme «il le fait depuis sept ans» selon ses propos, Bruno Le Maire s'est également engagé à «ne pas augmenter les impôts des Français» car les Français «en ont marre des impôts».

Avec sa nouvelle prévision de croissance, l'exécutif s'aligne ainsi sur d'autres estimations : la Banque de France table sur une croissance «proche de 0,9%», le Fonds monétaire international prévoit 1% et l'OCDE 0,6%.

Bercy compte toujours ramener le déficit public à 4,4% du PIB en 2024, a indiqué le ministre, contre 4,9% anticipés pour 2023.

«Nous nous gardons aussi la possibilité» d'un «budget rectificatif à l'été en fonction des circonstances économiques et en fonction de la situation géopolitique», a également noté le ministre.

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