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Colère des agriculteurs : faut-il s’attendre à des blocages cette semaine en France ?

Emmanuel Macron, qui doit inaugurer le Salon le 24 février, a déjà reçu mercredi des représentants de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne. [Yves Herman / REUTERS]

Malgré les annonces de Gabriel Attal, en réponse à la colère des agriculteurs, les manifestants demandent au gouvernement de tenir ses engagements. À une semaine du Salon de l’Agriculture, l'exécutif entame une semaine décisive.

La colère des agriculteurs est-elle en train de s’estomper ? Pour Arnaud Rousseau, ce n’est pas le projet. «On ne fera pas retomber la pression aussi longtemps que les engagements (pris par le gouvernement) ne seront pas tenus», a prévenu jeudi sur RTL le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, à neuf jours du Salon de l'Agriculture.

«Parfois, il peut y avoir des déclarations ou des grandes phrases. Ce qu'on veut, nous, c'est que ça se concrétise (...) dans nos fermes. On continue à travailler avec le gouvernement pour que des annonces très concrètes, qui changent la vie dans nos exploitations, puissent être prises» d'ici le Salon, a-t-il ajouté. Arnaud Rousseau était reçu mardi dernier, avec le président des Jeunes agriculteurs, par le Premier ministre Gabriel Attal pendant deux heures. Face à cela, les Français doivent-ils s’attendre à de nouveaux blocages cette semaine ?

Des actions locales

Sur le territoire national, les mouvements de blocages semblent terminés. En revanche, plusieurs actions locales persistent. Le travail se fait également par «des rencontres avec les préfets dans les départements pour regarder tout le sujet de la simplification» et avec des «contrôles dans les grandes surfaces», a indiqué jeudi Arnaud Rousseau. C’est le cas notamment à Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, ce vendredi. Des agriculteurs ont jeté des pneus et du foin devant une grande surface.

Dans leur colère, les militants ciblent principalement les produits étrangers pour dénoncer la concurrence qu’ils jugent déloyale. À Fontenay-le-Comte, en Vendée, des camions de livraison ont été fouillés, et du côté de Béziers, dans l’Hérault, des opérations ont eu lieu dans les rayons de plusieurs supermarchés.

Le Salon de l’Agriculture dans le viseur

Mais cette semaine, les militants ont dans le viseur le Salon de l’Agriculture. Ce rendez-vous agricole, la plus grande ferme de France, a lieu chaque année. Un événement important pour les agriculteurs qui exposent, pendant deux semaines, leur métier dans la capitale française. Et cette année, le Salon de l’Agriculture est très attendu par les agriculteurs, qui souhaitent des mesures radicales de la part du gouvernement en réponse à leur colère.

Emmanuel Macron, qui doit inaugurer le Salon le 24 février, a déjà reçu mercredi des représentants de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, deuxième et troisième syndicats agricoles. Il est prévu qu'il rencontre la FNSEA et Jeunes agriculteurs la semaine prochaine. «Dans quelques jours, on va probablement aller à la rencontre des politiques puisqu'on sait qu'il y a une loi en préparation. On attend qu'avant le Salon, le président de la République donne la direction», a déclaré Arnaud Rousseau.

Le chef de l'Etat semble donc être très attendu au Salon de l’agriculture pour cette nouvelle édition, comme l’a annoncé le secrétaire général de la FDSEA, Jacques Bès, sur Europe 1. «On compte maintenir la pression parce qu'on n'a pas eu gain de cause au niveau des revendications», a-t-il expliqué. Selon lui, le mouvement pourrait se durcir et monter d'un cran si la situation ne s’améliore pas. «Un cran au-dessus, ça veut dire qu'on est en train de réserver des bus pour monter à Paris pour interdire les politiques de rentrer dans le salon», assure Jacques Bès.

«On est prêt à partir vendredi soir pour être de bonne heure à Paris samedi matin pour bloquer monsieur Macron qui n'ira pas au Salon de l'Agriculture puisqu'il ne veut pas faire ce qu'on lui demande», a prévenu le syndicat. La semaine qui arrive risque donc d’être décisive et devrait donner le ton avant le Salon de l’Agriculture.

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