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Paris va commander 2.000 drones kamikazes français, en partie destinés à l'Ukraine 

Un DT26E et un UX11 Delair sont exposés à l'usine de drones Delair à Labège (Haute-Garonne) [© LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Le ministère français des Armées va commander 2.000 munitions télé-opérées (MTO) de conception française dans les prochaines semaines, destinées à l’armée française, mais aussi à l’armée ukrainienne.

Ces milliers de drones kamikazes seront «autant pour les besoins de l’armée française que pour l’Ukraine», a assuré le ministre Sébastien Lecornu jeudi 29 février, depuis l’usine du fabricant de drones Delair à Labège (Haute-Garonne). Il a précisé que 100 premières MTO seront destinées à être livrées en urgence à Kiev d’ici à cet été.

À l’heure actuelle, l’armée ukrainienne est confrontée à une pénurie d’obus et a recours à grande échelle aux drones chargés d’explosifs, mais aussi aux petits drones issus du marché civil, bricolés pour emporter une charge explosive. La livraison en urgence des MTO par le ministère français des Armées constituera donc un «complément du canon Caesar en matière d’artillerie», un canon automoteur français. 

La France compte notamment sur le retour d’expérience fourni après l’utilisation de ces drones en Ukraine, afin d’améliorer les technologies de protection contre le brouillage GPS, massivement utilisé par les forces russes. Toutes les MTO seront livrées entre 2024 et 2025. La répartition entre l’armée française et les besoins ukrainiens des 1.900 drones kamikazes restants n’a pas été précisée. 

Des drones particulièrement résistants au brouillage

La commande que s’apprête à passer le ministère dans le cadre du projet baptisé Colibri, sera réalisée auprès de deux consortiums qui rassemblent un droniste et un spécialiste de pyrotechnie, d’un côté Delair et Nexter, de l’autre Novadem et MBDA. 

Cette opération d’armement a pour objectif de développer une MTO capable d’opérer dans un rayon de cinq kilomètres, pour un coût unitaire inférieur à 20.000 euros. 

Le drone UX-11 de Delair pèse 1,4 kg et peut voler pendant 1h20 jusqu’à 25 kilomètres, en emportant une charge de quelques centaines de grammes. «Une vitrine de ce qu’il faut faire en économie de guerre», a assuré le ministre Sébastien Lecornu, assurant que la capacité de cette MTO de montée en cadence rapide commençait à être étudiée avec des partenaires ukrainiens, afin qu’une production locale soit entamée. 

Les Ukrainiens ont sélectionné ces drones, car ils ont la particularité de bien résister au brouillage. Le retour d’expérience de l’armée ukrainienne a notamment permis une quinzaine d’améliorations du drone entre septembre et novembre 2023. 

La PME d’une centaine de salariés a déjà fourni à Kiev 100 drones UX-11 de reconnaissance, en plus de 50 drones DT-26, plus massifs, depuis l’été 2023. Elle s’apprête à lui en livrer 150 supplémentaires.

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