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Mort d’Emile : l’étude de la terre a-t-elle permis par le passé de résoudre des enquêtes judiciaires ?

Jusqu’à présent, aucune piste n’est privilégiée dans l’enquête sur la disparition d’Emile. [CNEWS]

Près d’une semaine après la découverte des ossements d’Emile au Haut-Vernet, les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver d’autres indices. Pour faire avancer l’enquête, les enquêteurs misent également sur l’étude de la terre qui a déjà porté ses fruits dans d’autres affaires par le passé.

Depuis l’annonce de la découverte des ossements d’Emile Soleil, 2 ans et demi, tout près du hameau du Haut-Vernet, le mystère reste encore épais quant à la cause de la mort du petit garçon. Bien que les opérations de recherche se poursuivent sur place, seulement le crâne, des dents et quelques vêtements du petit enfant ont été retrouvés.

Jusqu’à présent, aucune piste n’est privilégiée. Néanmoins, il faut savoir que la découverte des ossements du garçon, samedi dernier, constitue un tournant dans l’enquête puisque, comme l’a indiqué Me Bernard Boulloud, avocat spécialiste des disparitions à CNEWS, les enquêteurs doivent compter sur la science, cette dernière ayant «la possibilité de faire parler des ossements, les vêtements, mais également les végétaux».

«Il y a aussi la terre, le feuillage et le branchage où on a pu retrouver les ossements qui vont parler. On va analyser les éléments végétaux de manière à vérifier si le corps a bien été là et depuis combien de temps il y était (…) On va peut-être aussi retrouver des traces de pas ou des bouts de cigarette afin de savoir si une personne était passée par là», a-t-il ajouté.

L’affaire Julie Martin

En réalité, l’étude de la terre, aussi appelée «prélèvements de la terre» ou encore «analyse de la terre» a déjà fait ses preuves par le passé, permettant de résoudre des enquêtes judiciaires. À titre d’exemple, en 2014, elle a permis de percer le mystère entourant la disparition de Julie Martin, une infirmière de 34 ans portée disparue début juillet en Meurthe-et-Moselle.

En effet, le 14 juillet 2014, un promeneur avait retrouvé les ossements calcinés dans une forêt de Haye, dans le même département. Des enquêteurs de la police judiciaire, des policiers scientifiques et un médecin légiste se sont rendus sur place, accompagnés d’un anthropologue médico-légal de l’IML (Institut médico-légal). Après de minutieuses constatations, ces ossements se sont avérés être ceux de Julie Martin. Bien que les indices aient porté le regard des enquêteurs sur le compagnon de la victime, Hafid Mallouk, aucune preuve concrète n’avait été relevée.

A l'époque, les spécialistes avaient utilisé du bluestar, un produit chimique à base de luminol qui réagi avec l’hémoglobine du sang. Celui-ci produit une réaction «chimiluminescente», ayant permis de révéler la présence d’une grande quantité de sang, bien nettoyé plus tard, dans l’appartement. Mais ce sont essentiellement les analyses de la terre qui ont permis d’incriminer Hafid Mallouk.

Dans le détail, lors des prélèvements effectués sur les baskets de Hafid Mallouk, les techniciens de la police scientifique ont eu la surprise de tomber sur de la terre incrustée dans les semelles. Ils l’ont ensuite comparé à la qualité de la terre où les ossements ont été retrouvés.

Lors des analyses, les techniciens de la police scientifique ont déduit que la terre incrustée dans les semelles correspondait à celle présente autour du foyer où le corps de Julie Martin avait été brûlé.

Autres que les semelles, le tapis du sol de la voiture du suspect comprenait des traces de terre. Et cette dernière correspondait, également, à celle présente sur le lieu du crime. Pour autant, Hafid Mallouk avait expliqué que cette terre provenait d’un parc dans lequel il se promenait régulièrement avec sa fille de 3 ans. Mais l’étude de la terre a prouvé le contraire.

La terre caractéristique d’un lieu

La terre n’est pas simplement un arbre, du sol ou une végétation. Ce lieu peut apporter beaucoup de réponses concernant un crime ayant été commis à l’intérieur ou à l’extérieur de son domicile.

Dans le détail, sous l’effet de l’érosion (déplacement de sol ou de roches sous l'action combinée de la gravité et des éléments naturels tels que le vent, la pluie, le ruissellement de l'eau ou les vagues) ou des végétations, un sol se forme à partir de la dégradation d’une roche mère, à l’échelle des temps géologiques.

De ce fait, il est composé de matières minérales et organiques qui lui sont propres. Ces dernières dépendant de la nature de la roche mère, des végétaux, des animaux ou des microorganismes présents.

Par conséquent, l’association de tous ces éléments rend la terre caractéristique d’un lieu, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être confondue avec un autre endroit. Elle permet, non seulement d’identifier un potentiel suspect, mais aussi de retracer ses cheminements.

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