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Sécurité civile : le gouvernement lance ce mardi un cycle de concertations pour repenser un modèle «exsangue»

Les pompiers sont de plus en plus sollicités, notamment en raison des conséquences du dérèglement climatique, comme les inondations. [Handout/Sécurité Civile/AFP]

A partir de ce mardi et pour plusieurs mois, les acteurs de la sécurité civile vont se rencontrer à l'occasion de concertations organisées par le gouvernement. Il s'agit de réformer le modèle actuel, jugé «exsangue».

Sursollicitée et en manque de moyens, la sécurité civile française est à bout de souffle. Dans l'espoir de trouver des solutions, le gouvernement a décidé de réunir tous les acteurs du secteur lors d'un cycle de concertations, prévu à partir de ce mardi 23 avril et pour plusieurs mois dans le cadre du «Beauvau de la sécurité civile».

Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, l'objectif est de «réfléchir aux évolutions de financement» en présence des financeurs, départements et communes, mais aussi «aux métiers» de la sécurité civile.

Auprès de l'AFP, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), Jean-Paul Bosland, assure que la priorité est de «redéfinir le champ missionnel» des sapeurs-pompiers.

Frappés «de plein fouet» par «la désertification médicale» et «les conséquences du dérèglement climatique», ils sont selon lui soumis à une «augmentation opérationnelle permanente».

Le président de la conférence nationale des services d'incendie et de secours (CNSIS), Olivier Richefou, dénonce lui aussi «une utilisation abusive des sapeurs-pompiers qui deviennent la cinquième roue du carrosse en matière sociale ou en matière d'interventions qui n'ont pas le caractère d'urgence».

La réforme du système de financement sera également au coeur des débats puisque «nombre de Services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) ont eu du mal à boucler leur budget», selon André Accary, président de la commission Sdis de Département de France.

En tant que président divers-droite du département de Saône-et-Loire, il souligne également le fait que les territoires ont dû «faire des efforts financiers considérables [...] pour adapter la réponse en termes de matériel». André Accary insiste donc sur l'urgence de parvenir à «des mesures concrètes, réalistes et surtout finançables, pour vraiment pérenniser le modèle français de sécurité civile».

Une taxe Airbnb suggérée

A l'heure actuelle, 90% du financement des Sdis est assumé par les départements et les communes. L'Etat se charge des 10% restants, notamment au travers de la taxe sur les conventions d'assurances (TSCA). Celle-ci n'a jamais été révisée et sa réforme fait partie des pistes d'amélioration suggérées.

Jean-Paul Bosland propose également la mise en place d'une taxe Airbnb, sachant que l'augmentation de «nouveaux locataires occupants» représente «du potentiel d'interventions supplémentaires». Le président de la FNSPF réclame en parallèle une augmentation des effectifs à 250.000 sapeurs-pompiers volontaires, contre 197.000 actuellement, et à 45.000 sapeurs-pompiers professionnels, contre 41.000.

En vue des concertations, les neuf organisations syndicales représentatives des sapeurs-pompiers professionnels ont appelé à une mobilisation le 16 mai à Paris. L'intersyndicale souligne qu'une telle unité est «inédite» et réclame elle aussi une refonte du financement des Sdis, mais aussi une revalorisation de la prime de feu, actuellement de 25% du salaire, ou une révision des mesures de fin de carrière.

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