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Quimper : face aux impayés de son locataire, il squatte son propre logement pour le récupérer

Le propriétaire est déterminé à remettre son appartement en location Le propriétaire est déterminé à remettre son appartement en location. [FRED TANNEAU / AFP]

Un septuagénaire de Quimper (Finistère) s’est introduit illégalement dans l’appartement dont il est le propriétaire mais qu’il a loué à une personne qui ne payait plus ses loyers, afin de récupérer son bien.

Âgé de 71 ans, le propriétaire d’un petit studio situé à Quimper, dans le Finistère, a fait appel à une méthode radicale pour récupérer son appartement alors que le locataire ne payait plus son loyer : il y est entré illégalement pour le squatter. 

«Je sais que c’est illégal, mais je ne crois plus aux procédures, ni à la justice», a raconté le septuagénaire à Ouest France. Cet appartement, il l’a acheté en 2004, et a l'habitude de le louer à des étudiants ou des jeunes actifs. Depuis 2020, ce studio de 20 mètres carrés était loué à un jeune diplômé, mais ces derniers mois, les loyers ont été de plus en plus rares. 

Bien décidé à comprendre ce qu’il s’est passé, le propriétaire est allé rendre visite à son locataire au printemps dernier, et s’est alors rendu compte de l’état de dégradation dans lequel se trouvait son appartement. Le locataire a ensuite cessé de verser son loyer au cours de l'été, et le propriétaire a engagé une procédure d’expulsion, restée lettre morte du côté de son locataire.

Une semaine de colocation 

Le septuagénaire a donc pris la décision de s’introduire illégalement dans son logement. Il a fondé sa décision sur l'idée largement répandue selon laquelle une personne squattant un logement ne peut plus être délogée par les forces de l’ordre lorsqu’elle est présente sur les lieux depuis plus de 48 heures. Ainsi, le septuagénaire a décidé de squatter son propre logement pour faire fuir son locataire, et est entré dans l’appartement le 31 octobre dernier. 

«On [était] comme dans une cellule de prison. C’est moi qui [avait] les clefs. Je m'[étais] fait une petite place. Lui, il [dormait] beaucoup. On [parlait] parfois. Ce n’[était] pas conflictuel. Je ne lui [voulais] pas de mal, ce n’est pas un mauvais garçon», a-t-il raconté à Ouest France. 

Cette étrange colocation n’a pas duré très longtemps, puisque le locataire a quitté l’appartement au bout d’une semaine. Le propriétaire a ainsi pu récupérer son bien, en s’asseyant toutefois sur ses loyers impayés, mais va pouvoir entamer les travaux nécessaires pour remettre le logement en location. 

Pour rappel, le délai de 48 heures après lequel une personne ne peut plus être délogée d’un lieu qu’elle squatte correspond au délai de flagrance des forces de l’ordre pour constater une infraction. Cette durée ne figure cependant dans aucune loi ni dans aucune jurisprudence, et le délai de flagrance doit être apprécié au regard de chaque situation. Selon le Code de procédure pénale, une enquête de flagrance peut même durer jusqu'à huit jours. 

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