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Paris : la corneille restée coincée 3 mois dans le métro a enfin été libérée

Avant d'être libérée, la corneille s'est retrouvée bloquée dans trois stations du métro parisien. (illustration) [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Depuis début novembre, une corneille était bloquée dans plusieurs stations du métro parisien. Trois mois après, l’oiseau a été récupéré par un spécialiste et remis en liberté près du cimetière du Père-Lachaise.

Après trois mois à vivre dans l’obscurité du métro parisien, elle retrouve la lumière. Début novembre, des usagers avaient constaté qu’une corneille était coincée à la station Ménilmontant. Incapable de trouver le chemin de la sortie, celle-ci est devenue alors la maîtresse des lieux avant de migrer aux stations Parmentier et Rue Saint-Maur. Alertées par les riverains, qui s’émeuvent du sort de l’oiseau, la RATP et d’autres associations s'étaient saisies du sujet.

Le sort de la corneille inquiète et plusieurs tentatives sont organisées pour la libérer. Mais l’environnement des stations de métro, notamment les câbles électriques, n'ont pas facilité pas la tâche. Face aux difficultés et aux échecs des opérations de sauvetage, Frédéric Jiguet, professeur au Muséum d’histoire naturelle, avai été contacté. Ce dernier est notamment en charge du programme de recherche sur les corneilles. Et, grâce à son expérience, il a pu mettre la main sur l’oiseau pour le libérer de ces souterrains parisiens.

Une mission de sauvetage complexe

Dans un premier temps, l’ornithologue s’est rendu dans la station de métro le 8 janvier pour «voir l’oiseau». Lors de sa visite, le spécialiste s'est rendu compte que la corneille s’est parfaitement acclimatée à son nouvel environnement, qu’elle connaît désormais parfaitement. En faisant ce constat, il comprend que le corvidé ne se laissera pas attraper aussi facilement. Pour ce faire, il fallait revenir avec des filets lorsque la station est fermée. Mais cela n’empêche pas de lancer les opérations de sauvetage.

Dans la nuit du 31 janvier au 1er février, la première est organisée. Mais, dans le Parisien, le spécialiste explique que la corneille a disparu. «Une autre apparaît à la station Parmentier, qui est à trois stations de Ménilmontant mais pas sur la même ligne», explique Frédéric Jiguet au quotidien. Cette disparition intrigue. Est-ce le même oiseau ? «C’est déjà exceptionnel qu’une corneille se retrouve dans une station de métro, alors deux, ça serait vraiment improbable. Elle a certainement pu emprunter un tunnel de service pour se déplacer», rapporte le spécialiste dans le Parisien.

Malgré cette migration vers la station Parmentier, la mission nocturne de sauvetage du 31 janvier est maintenue. Mais, une fois de plus, un contretemps vient perturber l’intervention. La nuit, lorsque les stations de métro sont fermées, des chantiers ont lieu dans les souterrains parisiens. Ce soir-là, des trains de chantier avec des pelleteuses et des cailloux circulent dans la station Parmentier. Mais il y a aussi la présence d’une trentaine de salariés d’une société allemande venus sur le quai pour une formation. C’est à ce moment-là que la corneille décide de fuir le bruit et de migrer vers Rue Saint-Maur, le terminus de son périple.

Libérée près d'un «dortoir»

Après cet échec, une nouvelle opération de sauvetage est organisée dans la nuit du 8 au 9 février. Durant cette soirée, le spécialiste ainsi que deux membres de la RATP ont obtenu le feu vert pour installer des filets à l’entrée des deux tunnels qui encadrent la station. Pour capturer l’oiseau, Frédéric Jiguet a décidé d’importuner la corneille pour la forcer à s’enfuir, une nouvelle fois. «Au bout de deux ou trois allers-retours, elle a fini par se diriger vers l’un des tunnels et a été prise dans le filet», raconte le spécialiste.

Après avoir récupéré la corneille en bonne santé, l’ornithologue mesure et pèse l’animal avant de lui poser une bague rouge numérotée 150. Et, c’est vers 5h du matin que la corneille a été libérée. Le spécialiste a décidé de la relâcher près du cimetière du Père-Lachaise, un endroit qui sert de «dortoir» aux corneilles.

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