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Syllogomanie : quel est ce syndrome qui nous empêche de jeter des objets ?

Les biens s'accumulent et obstruent les pièces de vie. [Illustration/ John Cameron/Unsplash]

Les personnes atteintes de syllogomanie sont dans l’incapacité de se séparer d’objets, indépendamment de leur valeur pécuniaire. Dans les formes les plus graves, ce trouble peut conduire à une réduction de l’espace vital du domicile.

Se débarrasser d’un objet est parfois un crève-cœur, mais dans certaines situations, cela peut entraîner une panique et même devenir pathologique. Etymologiquement «goût immodéré pour l’accumulation», la syllogomanie est le fait d’entasser des choses diverses et variées. Mais à la différence du collectionneur, la personne souffrant de ce trouble, accumule des objets sans valeur, de manière excessive et désorganisée.

Parfois associé au syndrome de Diogène, la syllogomanie est répertoriée parmi les troubles psychiatriques, dans le manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Cet ouvrage établit l’ensemble des critères nécessaires pour poser un diagnostic. Ainsi, le syllogomane développe un immense besoin d’acquérir et de garder des objets. Il éprouve une angoisse et une souffrance à l’idée de les jeter. Enfin, les biens accumulés, quelle que soit leur valeur, obstruent les pièces de vie et empêchent d’utiliser ces pièces pour leur fonctionnalité première.

Isolement social, honte, dépression, insalubrité du logement, risque d’incendie… La syllogomanie, apparentée aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC), peut aboutir à une véritable détresse chez la personne atteinte.

La possibilité d’une prise en charge

Si la syllogomanie touche aussi bien les femmes que les hommes, ses symptômes font leur apparition au moment de l’adolescence. D’abord légers, ils s’accentuent progressivement et peuvent devenir particulièrement handicapant vers la trentaine. Toutefois, une prise en charge est tout à fait possible. Une thérapie comportementale et cognitive peut être efficace. Certains protocoles – de la phase de tri à la remise en état du logement - sont également mis en place et peuvent s’avérer utile, tout comme la prise d’antidépresseurs. Dans les cas les plus extrêmes, une hospitalisation est nécessaire.

Aujourd’hui, on estime que 2 à 3% de la population serait atteinte de syllogomanie.

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