Avec la saga littéraire «Zodiac Legacy», dont le premier volume est disponible chez Pika Roman, Stan Lee dépeint les aventures d'une nouvelle équipe de super-héros. Agé de 93 ans, le père de Spider-man, des X-Men ou encore des Quatre Fantastiques est accompagné dans son œuvre par Stuart Moore (co-écrivain) et Andie Tong (dessinateur).
Direct Matin a pu interroger ces deux auteurs, qui ont eu a cœur d'imaginer une nouvelle génération de héros, les Zodiacs, dont les aventures illustrées s'éloignent des traditionnelles cases des comics, pour s'intéresser à la littérature adolescente. Ce premier tome commence à Hong Kong, lorsque le jeune Steven Lee rejoint une équipe de super-héros dont les pouvoirs sont hérités des signes zodiacaux chinois.
Comment s'est déroulée votre collaboration avec le légendaire Stan Lee ?
Stuart Moore : Le concept et les personnages ont tous été imaginés par Stan. Après, ça a été un peu de lui, un peu de moi et un peu d'Andie et de Disney. Andie avait même travaillé avant moi sur le projet, certains de ses dessins conceptuels ont ainsi été à la base d'idées développées dans ce premier volume.
Stan a été merveilleux, magique et très prolifique tout au long du projet. L'événement auquel nous avons participé ensemble au Comicon de San Diego a été l'une des séances de dédicaces les plus excitantes que j'ai faite.
Andie Tong : Pour ma part, nous avons beaucoup échangé sur Internet avec nos équipes respectives, notre éditeur et Stan. Comme je ne vis pas aux États-Unis et que je n'ai pas pu assister à autant de conventions que je l'aurai souhaité, je n'ai pas eu l'opportunité de rencontrer Stan en personne. J'espère que ce sera le cas bientôt. Quand j'ai été pour la première fois approché pour un projet avec Stan Lee, je n'y ai pas pensé à deux fois. J'ai sauté sur cette opportunité, car j'avais grandi en dévorant ses comics. C'était une offre que je ne pouvais pas refuser. J'étais donc surexcité à l'idée de voir naître le projet «Zodiac Legacy».
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Andie, de quelle manière votre travail s'est différencié de celui d'un dessinateur de comics ?
Andie : La principale différence est que la narration d'une scène passe par la conception d'une seule image, alors que pour un comics cela passe par différentes cases. Il faut donc retranscrire une scène entière d'un seul tenant et faire aussi passer toutes les émotions. Techniquement, c'est un challenge pour un artiste d'inclure autant de choses dans cette seule image. Alors que pour un comics, le dessinateur, en collaboration avec le scénariste, va avoir le luxe de dévoiler l'histoire petit à petit.
Comment définiriez-vous ce nouvel univers de super-héros et quelles sont leurs principales différences avec les héros Marvel ?
Stuart : Nous avons fait de notre mieux pour que Zodiac prenne place dans un monde très proche de notre réalité. Il n'y a pas d'Aliens venus de l'espace, pas de personnages costumés à part les Zodiacs eux mêmes. Nous voulons que le lecteur sente qu'il s'agit de quelque chose de totalement nouveau. C'est un sentiment très proche de ce que devaient vivre les lecteurs des tous premiers comics, bien avant que ce support ait accumulé des histoires aussi complexes (même si c'est quelque chose de super d'une manière différente).
Il y a douze Zodiacs (en fait treize car le pouvoir du dragon est partagé). Quand l'histoire débute, ils sont divisés en deux, avec six héros et six vilains. Mais les alliances vont changer à mesure que l'histoire évoluera.
Nous sommes aussi très déterminés à faire des Zodiacs une équipe internationale. Steven Lee, le personnage principal, est sino-américain et les autres membres viennent de France, d'Irlande, d'Afrique du Sud ou encore de Grèce. Si l'histoire commence à Hong Kong, nous espérons créer une histoire que les enfants et ados du monde entier puissent appréhender et apprécier.
© 2016 Disney
Quelles ont été vos influences et quels sont vos personnages préférés des univers Marvel et DC ?
Stuart : Mon avis est biaisé car je travaille pour Marvel, notamment sur des projets autour de Deadpool, Howard The Duck et Thanos ! Chez DC, Batman est le plus passionnant. J'aime aussi John Constantine.
Quand vous écrivez sur une équipe «familiale» comme les Zodiacs, Les Quatre Fantastiques et les X-Men sont toujours une influence. Dans l'ADN des super-héros contemporain ont retrouve toujours l'influence du travail de Stan Lee et de ses équipes des années 1960 et 1970.
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Andie : En suivant les idées de Stan, j'ai essayé de créer des personnages ancrés dans la réalité, mais avec des circonstances et des environnements qui sont complètement différents de notre monde. Un des meilleurs genres qui dépeint cela est le manga et les animés japonais. Ils sont capables de tisser des histoires incroyables autour d'un personnage qui semble totalement ordinaire. Zodiac, selon moi, se rapproche de cela.
J'aime aussi les super-héros, puisque j'ai grandi coincé au milieu de mon immense collection de comics Marvel et DC. Côté Marvel, je suis très lié à Spider-man. Masqué, il a l'air si sûr de lui, acrobatique et puissant. Mais une fois son costume retiré, c'est juste un ado comme les autres... qui sait quand même grimper sur tous les murs. Chez DC, il n'y a personne d'autre que Batman pour moi. Aujourd'hui, il est dessiné avec un côté sombre et c'est cool, mais quand j'étais plus jeune, ce sont ses gadgets qui m'ont plu. C'était James Bond dans un monde de super-héros.
Avez-vous pour projet de développer l'univers de Zodiac sur d'autres médias, à travers des films, une série animée ou encore des jeux vidéo ?
Stuart : C'est Disney qui décidera, mais j'adorerais.
Andie : Moi aussi. Etant sur le projet depuis le début, je m'y sens encore très lié. Donc s'il y a un projet pour d'autres médias autour de «Zodiac Legacy», de quelque forme que se soit, j'aimerai y prendre part. Disney aura le mot final.