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De l'attentat du King David au 11-Septembre, une histoire du terrorisme sur France 3

Le chef défunt d'Al Qaïda est, évidemment, l'un des personnages principaux de "Une histoire du terrorisme", ambitieux documentaire de trois heures en trois parties, diffusé par France 3 à partir de lundi.[AFP]

L'image est granuleuse mais le geste précis: de la main, filmé dans l'un de ses repères, Oussama ben Laden mime l'effondremement des tours du World Trade Center.

Le chef défunt d'Al Qaïda est, évidemment, l'un des personnages principaux de "Une histoire du terrorisme", ambitieux documentaire de trois heures en trois parties, diffusé par France 3 à partir de lundi.

Pour comprendre le terrorisme, "le différencier d'un acte de résistance, d'un acte de guerre, il faut revenir à ses origines, tracer son histoire", explique son auteur, le documentariste Michaël Prazan, avant de donner la parole "à ses acteurs, anciens terroristes, juges, avocats et enquêteurs".

C'est à la Seconde Guerre mondiale "qui a fait voler en éclats les lois qui régissaient les conflits" que l'auteur fait débuter son récit.

1946: l'attentat mené par l'Irgoun, groupe armé juif clandestin, ravage l'hôtel King David à Jérusalem. C'est le QG de l'armée britannique qui est visé mais, les bombes cachées dans des cruches de lait ayant explosé plus tôt que prévu, de nombreux civils, juifs et arabes, sont au nombre des 90 morts.

La première partie, "Les années de libération (1945-1970)", décrit la montée des mouvements anticolonialistes et leurs recours à la violence aveugle, théorisée et adoubée par Franz Fanon et Jean-Paul Sartre dans l'ouvrage fondateur "Les Damnés de la terre".

A 19 ans, l'algérienne Zohra Drif est l'une des poseuses de bombes de l'attentat du Milk Bar à Alger, qui a fait quatre morts et cinquante blessés en 1956. Aujourd'hui vice-présidente du Sénat algérien, elle témoigne: "Nous étions en guerre, personne ne faisait de cadeau (...) Il fallait que la terreur change de camp."

"Les Années de poudre (1970-1989)", deuxième épisode, voient le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) accueillir dans ses camps d'entraînement les apprentis révolutionnaires du monde entier.

En 1972, c'est en son nom que trois membres de l'Armée rouge japonaise organisent à l'aéroport de Lod-Tel-Aviv la première opération suicide: ils mitraillent la foule, surtout des touristes portoricains, faisant 26 morts et une centaine de blessés.

Au Liban, sous l'impulsion d'Imad Mougnieh, le Hezbollah chiite inaugure la pratique des attentats suicide et simultanés, qui sera reprise plus tard par Al Qaïda.

Le mouvement d'Oussama ben Laden est au centre de l'acte trois, "Les Années jihad (1989-2011)".

Mimant l'affondrement des tours, le chef jihadiste explique: "On avait calculé que trois ou quatre étages seraient touchés au moment de l'impact. J'étais plus optimiste, vue mon expérience en la matière. J'avais pensé que le feu provenant du gaz des réacteurs ferait fondre la structure métallique du bâtiment et que la zone d'impact de l'avion, ainsi que les étages supérieurs, allaient s'effondrer."

Au fil des interviews des 34 intervenants, dont le chef spirituel du Hamas palestinien Mahmoud Zahar, l'ancien agent de la CIA Marc Sageman ou Shraga Ellis, membre de l'Irgoun, qui a organisé l'attentat du King David, Michaël Prazan, qui a jonglé avec plus de 80 sources d'images d'archives, raconte "cette histoire qui se structure et s'enrichit des expériences passées pour former un continuum, par ses moyens, ses objectifs, ses ajustements et perfectionnements continus - véritable contre-histoire du XXe siècle".

(France 3, à partir du lundi 5 mars, 23H05 - durée 3 fois 60 minutes).

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