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Un quatrième journaliste assassiné en trois mois au Brésil

Des journaux brésiliens[AFP/Archives]

Un journaliste politique et bloggeur reconnu, Decio Sa, a été assassiné de six balles tirées à bout portant dans l'Etat du Maranhao (nord-est), le quatrième à être tué au Brésil depuis le début de l'année, a annoncé mardi le gouvernement local.

Le journaliste, 42 ans, a été tué vers minuit dans la nuit de lundi à mardi dans un bar situé dans la zone touristique de Sao Luis de Maranhao, la capitale historique de l'Etat.

"Selon les premières investigations de la police, deux hommes sont arrivés à moto, l'un est entré dans l'établissement, a été aux toilettes et en revenant a tiré six fois sur le journaliste, par derrière, quatre balles dans la tête et deux dans le thorax", a dit le secrétariat à la Sécurité publique de l'Etat dans un communiqué.

Le secrétaire à la Sécurité publique Aluisio Mendes a déclaré à la presse que, "sans aucun doute, l'assassinat a été commandité".

La police a indiqué qu'elle utilisera les informations du blog du journaliste qui contenait des reportages et des enquêtes dénonçant des hommes politiques et des groupes armés.

L'organisation Reporters sans Frontières (RSF) a réclamé, dans un communiqué, que "toute la lumière soit faite".

"Cet assassinat, rigoureusement planifié, doit alerter les autorités sur la sécurité des journalistes dans les régions Nord et Nord-Est du pays. Ces dernières doivent veiller à ce que les journalistes puissent travailler librement et sans danger lorsqu'ils dénoncent des faits de corruption et différents trafics", souligne l'organisation de défense des journalistes.

Decio Sa était depuis 17 ans journaliste au quotidien O Estado do Maranhao et avait créé il y a cinq ans son blog, le Blog do Décio qui, selon RSF, "était devenu l'un des plus visités de l'Etat du Maranhao. Les publications de Sa traitaient de sujets d'actualité politique, de faits de corruption et du crime organisé qui sévit dans la région".

Avant lui, le propriétaire d'un hebdomadaire de l'Etat de Parana (sud du Brésil) avait été assassiné de trois balles dans la poitrine fin mars. Ce meurtre faisait suite à celui de deux autres journalistes critiques des autorités locales, l'un dans le Mato Grosso do sul (centre-ouest), l'autre dans l'Etat de Rio de Janeiro.

Le Brésil a connu en 2011 une chute de 41 places au classement mondial de la liberté de la presse et est aujourd'hui situé à la 99e place sur 179, selon Reporters sans frontières.

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