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La hausse de la redevance relancée au festival de Luchon

Des écrans de télévision [Thomas Samson / AFP/Archives] Des écrans de télévision [Thomas Samson / AFP/Archives]

Producteurs et experts ont préconisé samedi une hausse de la redevance pour financer France Télévisions dont les ressources baissent, une perspective impopulaire puisque les Français sont convaincus qu'ils la paient déjà trop cher.

Pour 70% des Français, la redevance est trop élevée, selon un sondage de Médiamétrie publié samedi au festival de la fiction TV de Luchon à l'occasion d'un débat sur le sujet.

Elle sera de 131 euros cette année, soit six euros de plus qu'en 2012. Près de 70% sont destinés au financement de France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô), le reste allant à Radio France (France Inter, France Info, France Musique, le Mouv', Fip, France Culture) et à l'Institut national de l'audiovisuel (Ina).

Ce débat sur la redevance intervient alors que France Télévisions est confronté cette année à une baisse des dotations publiques de 85 millions d'euros, à 2,45 milliards d'euros, et à une chute de ses ressources publicitaires en raison de la crise économique.

De plus, la Commission européenne pourrait annuler cette année deux taxes qui financent la fin de la publicité au sein des chaînes publiques après 20 heures, l'une sur les opérateurs télécoms et l'autre sur les télévisions privées. Bruxelles juge qu'elles créent une distorsion de concurrence.

Faut-il augmenter la redevance TV ? Remettre la publicité après 20 heures, quatre année après sa suppression ? Ces questions restent sans réponses, mais la loi sur l'audiovisuel, attendue cette année, pourrait trancher.

"La meilleure formule de financement est mixte, d'un côté la publicité et de l'autre la redevance", a jugé Serge Regourd, auteur du livre "Vers la fin de la télévision publique?". Un avis que partage une partie des Français selon le sondage.

Lundi, Rémy Pflimlin, le patron de France Télévisions, a relancé le débat sur la publicité sur les chaînes publiques. L'idée est de rétablir des spots après 20 heures sur France 2, mais de les supprimer intégralement sur d'autres chaînes, comme France 4 ou France 5.

"363 euros en Islande"

Rémy Pflimlin, le patron de France Télévisions, le 28 août 2012 [Patrick Kovarik / AFP/Archives]
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Rémy Pflimlin, le patron de France Télévisions, le 28 août 2012
 

Samedi, une éventuelle revalorisation de la redevance remportait les suffrages.

"Si on veut un vrai service public, ça a un prix", a relevé Bénédicte Lesage, présidente du Syndicat des producteurs indépendants (Spi). Selon elle, France Télévisions doit être financée à 100% par la redevance, comme la BBC en Grande-Bretagne.

Les Français sont contre. Seulement 6% jugent que tout doit provenir de la redevance, 40% exclusivement de la pub et 46% abondent pour des ressources mixtes (redevance et publicité).

"Quand les gens prennent des abonnements pour des bouquets de chaînes payantes, ça ne les gêne pas de payer", a fait remarquer Mme Lesage.

Pour Mathieu Gallet, président de l'Ina, la redevance est "une façon plus confortable de connaître le moyen et long terme". Jean-Pierre Guérin, président de l'Union syndicale pour la production audiovisuelle (USP), a estimé que l'augmenter permettrait de participer "à une TV de qualité et forte dans une période de crise".

"Ce n'est jamais bien pour un politique d'annoncer des hausses, mais je n'ai jamais été interpellée par la population quand il s'agissait d'augmenter la redevance", a témoigné Françoise Laborde, sénatrice (Radical de gauche) de Haute-Garonne.

"Il ne faut pas oublier que la France est le pays où le taux de la redevance est le moins élevé. Elle est de 363 euros en Islande et de plus de 200 euros en Allemagne", a de son côté fait remarquer Serge Regourd.

Aucun représentant du ministère de la Communication et de France Télévisions, pourtant conviés, n'était présent au débat.

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