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Offshoreleaks : la France demande à la presse de collaborer avec la justice

Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, le 2 avril 2013 [Thomas Samson / AFP/Archives] Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, le 2 avril 2013 [Thomas Samson / AFP/Archives]

Le gouvernement français a demandé mardi aux médias de transmettre à la justice les "fichiers" dont ils disposent concernant les comptes de 130 Français dans des paradis fiscaux révélés par un consortium de journalisme d'investigation dans le monde.

Intervenant à l'Assemblée nationale, le ministre français du Budget, Bernard Cazeneuve, a "demandé à la presse qui dit détenir des éléments et des fichiers de bien vouloir les communiquer à la justice de manière à ce que celle-ci puisse faire son travail".

Selon le quotidien Le Monde, les noms de 130 Français apparaissent dans la base de données "Offshoreleaks".

Ce consortium indépendant de journalisme d'investigation basé à Washington a eu accès à une fuite majeure en provenance de deux sociétés offrant des services "offshore": l'une basée à Singapour, l'autre dans les Iles vierges britanniques. Ces données ont fait apparaître la cartographie et le fonctionnement de milliers de sociétés basées dans des paradis fiscaux.

Depuis, une quarantaine de médias dans le monde travaillant avec l'ICIJ ont mis à jour des cas de placements de fonds légaux ou illégaux dans des paradis fiscaux de personnalités, hommes d'affaires, ou simples notables du Mexique à la Mongolie en passant par le Canada, la France ou la Grande Bretagne.

En France, le quotidien Le Monde a fait état de 130 Français concernés, dont un proche du président François Hollande, Jean-Jacques Augier.

Cet homme d'affaires a admis être actionnaire de sociétés offshore aux îles Caïmans, tout en niant en avoir tiré un "avantage fiscal". M. Augier fut le trésorier de M. Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012.

Toujours selon Le Monde, les banques françaises BNP Paribas et Crédit agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans les années 1990 et 2000, via des filiales basées notamment en Asie.

Contacté par l'AFP, BNP Paribas et Crédit Agricole ont répondu exercer leurs activités dans le "strict respect" de la loi.

Selon l'ICIJ, qui tient un décompte des réactions suscitées par ses révélations, plusieurs gouvernements, notamment en Allemagne et au Canada, ont demandé à la presse de fournir à la justice les fichiers afin d'enquêter sur d'éventuelles fraudes fiscales.

En Grèce, le gouvernement a été prompt à annoncer une enquête sur les comptes de la centaine de sociétés offshore inconnues de ses services fiscaux.

 

Offshoreleaks : une enquête mondiale sur les paradis fiscaux

 

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