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Iran: large domination des conservateurs au premier tour des législatives

Le nouveau Parlement iranien restera comme le précédent largement dominé par les conservateurs se réclamant du Guide suprême Ali Khamenei face à une opposition réformatrice réduite à une vingtaine de sièges sur 290, selon des résultats du premier tour publiés lundi.[AFP/Archives]

Le nouveau Parlement iranien restera comme le précédent largement dominé par les conservateurs se réclamant du Guide suprême Ali Khamenei face à une opposition réformatrice réduite à une vingtaine de sièges sur 290, selon des résultats du premier tour publiés lundi.

Le fort renouvellement des députés, l'élection de nombreux candidats "indépendants" et la complexité des alliances politiques rendent toutefois aléatoire toute prédiction sur le poids des différentes factions dans la future assemblée, et notamment l'équilibre entre partisans et adversaires du président Mahmoud Ahmadinejad.

Mais le nouveau Parlement, d'où les réformateurs ont pratiquement disparu, conservera en tout cas une ligne dure sur la question nucléaire au centre du conflit de plus en plus aigu entre l'Iran et les Occidentaux, ont affirmé plusieurs députés réélus ou en passe de l'être.

Avec 19 sièges seulement contre 60 dans le précédent Parlement, l'opposition réformatrice qui avait largement boycotté le scrutin pour protester contre la répression dont elle a été victime depuis 2009, ne sera quasiment plus représentée sur la scène parlementaire. Des 290 sièges du Majlis (Parlement), 224 avaient été attribués lundi matin, tandis que 63 sièges devront faire l'objet d'un second tour, probablement en avril, selon les résultats quasi-définitifs publiés par le site du Parlement à l'issue du scrutin de vendredi. Trois sièges restaient à pourvoir.

Aucune des deux principales coalitions conservatrices en compétition à travers tout le pays --le "Front Uni des conservateurs" rassemblant les opposants au président Mahmoud Ahmadinejad et le "Front de la Persistance" réunissant ses défenseurs-- n'a réussi à s'imposer, selon une compilation des résultats faite par l'AFP à partir des informations disparates publiées par les médias.

Sur 222 élus du premier tour identifiés par l'AFP, le "Front uni" dirigé par le président du parlement sortant Ali Larijani n'a obtenu que 43 sièges et le "Front de la persistance" 10 seulement.

Cinquante-quatre candidats présents simultanément sur les listes de ces deux coalitions --une particularité de la vie politique iranienne-- ont en revanche été élus, sans qu'il soit possible de savoir quel parti ils choisiront d'appuyer.

La même incertitude prévaut pour 89 députés "indépendants" aux allégeances souvent inconnues qui sont parvenus à se faire élire contre les candidats des principaux mouvements.

A Téhéran, les deux principales coalitions conservatrices sont au coude à coude, avec une légère avance au "Front uni" et un grand vainqueur: l'ancien président du Parlement Gholam-Ali Hadad Adel, un proche du guide suprême iranien présent sur les deux listes et qui a rassemblé plus d'un million de votes sur son nom.

Si les défenseurs du président Ahmadinejad ne sont pas parvenus à s'imposer, ses adversaires les plus critiques ont été balayés: un très grand nombre des 79 députés sortants qui avaient réclamé en février la convocation du président devant le Majlis ont été battus, de même que la liste "Voix de la nation" qui réunissait à Téhéran quelques-uns de ses plus virulents détracteurs.

Dans ce contexte confus, l'équilibre entre les factions conservatrices au sein du futur Parlement est d'autant plus difficile à prédire que plus de la moitié des députés sont des inconnus élus pour la première fois.

Il faudra donc probablement attendre les premières décisions de la nouvelle législature, qui s'ouvrira le 26 mai, pour pouvoir évaluer d'éventuelles inflexions politiques, estiment les analystes.

Mais le nouveau Majlis, dont toutes les factions conservatrices se réclament du guide suprême, devrait maintenir la ligne dure de l'Iran sur la question nucléaire, Israël ou les relations avec les Etats-Unis, principaux dossiers au coeur du conflit entre Téhéran et le monde occidental.

"Il n'y aura pas de changement (...). L'Occident doit accepter un Iran nucléaire et le neuvième Parlement sera ferme sur cette question", a affirmé lundi Ahmad Tavakoli, influent député sortant de Téhéran assuré d'être réélu au second tour.

Le résultat du scrutin de vendredi montre que "les Iraniens soutiennent le gouvernement face à l'Occident, même s'il y a des difficultés, et que les Occidentaux doivent adopter une position réaliste à l'égard de l'Iran", a-t-il ajouté.

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