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Elections en Andalousie: un avertissement à Rajoy

Après 30 ans de pouvoir socialiste, la droite est devenue dimanche la première force politique d'Andalousie mais ne parvient pas à ravir la majorité à la gauche: un avertissement au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy à l'aube d'une semaine difficile.[AFP]

Après 30 ans de pouvoir socialiste, la droite est devenue dimanche la première force politique d'Andalousie mais ne parvient pas à ravir la majorité à la gauche: un avertissement au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy à l'aube d'une semaine difficile.

Engagé dans un délicat exercice de réduction du déficit public, Mariano Rajoy est en effet confronté à une double échéance: une grève générale jeudi contre la réforme du travail, signe d'une grogne sociale grandissante, puis la présentation vendredi de son budget 2012, marqué par l'austérité.

Dans ces conditions, le chef du gouvernement avait plus que jamais besoin du précieux trophée qu'aurait constitué une large victoire en Andalousie, la région la plus peuplée d'Espagne avec 8,4 millions d'habitants.

Un terrain difficile pour lui que ce bastion historique des socialistes, miné par un chômage qui touche un tiers des actifs (31,23%), le plus élevé parmi les 17 régions d'Espagne.

Les sondages prédisaient une majorité absolue pour le Parti Populaire (PP) de Mariano Rajoy au Parlement régional, qui était renouvelé dimanche, dans la foulée du raz-de-marée des législatives de novembre.

Au lieu de cela, le parti de Mariano Rajoy a dû se satisfaire d'une majorité relative de 50 des 109 sièges. Les socialistes ont eux obtenu 47 sièges, perdant neuf députés par rapport aux dernières élections de 2008.

Mais après trois décennies de pouvoir socialiste, marqué récemment par des affaires de corruption, le vote sanction semble s'être plutôt reporté sur les écolos-communistes d'Izquierda Unida.

Cette petite formation, qui obtient 12 sièges, détient désormais la clef du pouvoir en Andalousie, selon l'alliance qu'elle décidera de former au Parlement.

"Le tournant historique attendu ne s'est pas produit", soulignait lundi le quotidien de centre-gauche El Pais.

"Pour le chef du gouvernement est arrivée l'heure des vraies décisions. Les élections sont passées et la grève de jeudi est la seule étape dans le calendrier avant la présentation du budget, qui précisera la portée de son projet face aux mauvaises perspectives économiques et le regain de doutes face à la solidité financière" du pays, ajoute le journal.

De fait, alors que l'Espagne a subi ces derniers jours un regain de tension des marchés, plusieurs responsables européens se sont de nouveau inquiétés de sa situation budgétaire. Des inquiétudes qui s'exprimaient aussi à la Bourse de Madrid, en nette baisse lundi.

Après un fort dérapage de son déficit public en 2011, à 8,51% du PIB contre 6% prévus, l'Espagne a annoncé pour 2012 un objectif de 5,3% avant un retour au seuil des 3% l'année suivante.

Un objectif dont nombre d'économistes doutent de la réalité compte tenu de la récession attendue, avec une croissance négative prévue cette année de 1,7% du PIB.

Le gouvernement espagnol cherche lui à rassurer et promet que les objectifs seront tenus.

Mais la gauche n'a pas attendu pour tirer les leçons du scrutin andalou, la vice-présidente du Parti socialiste Elena Valenciano y voyant une preuve "de l'échec de Rajoy et de ses politiques".

"La vague bleue s'est arrêtée aux frontières de l'Andalousie", commentait Cayo Lara, coordinateur d'Izquierda Unida. "Rajoy a un problème. C'est un refus total de sa réforme du travail".

Le rejet de cette réforme qui vise à créer de l'emploi, alors que le chômage en Espagne reste à des sommets (22,85%), et de la politique d'austérité menée par le gouvernement sont les mots d'ordre de la grève générale convoquée jeudi par les syndicats.

Autre réponse à la cure de rigueur annoncée par Madrid, l'élection andalouse témoigne "d'un certain désenchantement de l'électorat face aux mesures adoptées par le gouvernement Rajoy, en particulier les hausses d'impôts", commentait le journal de centre-droit El Mundo.

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