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Kofi Annan en Iran pour parler de la Syrie

L'émissaire international Kofi Annan, le 9 juillet 2012 à Damas[AFP]

L'émissaire international Kofi Annan doit s'entretenir mardi avec de hauts responsables en Iran, solide allié de Damas, des moyens de mettre un terme à la crise en Syrie, qui a encore débordé dans la nuit au Liban voisin.

Cette visite intervient au lendemain d'une rencontre à Damas entre M. Annan et le président syrien Bachar al-Assad qui ont convenu d'une nouvelle "approche" de la crise, qui a fait plus de 17.000 morts en près de 16 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Malgré la multiplication des réunions internationales et des déclarations, les violences ne faiblissent pas à travers le pays, faisant encore lundi 89 morts -- 31 civils, 34 soldats et 24 rebelles.

Kofi Annan, chargé par l'ONU et la Ligue arabe de trouver une solution pacifique au conflit syrien, doit rencontrer à Téhéran le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, et le secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, Saeed Jalili, selon la chaîne iranienne en arabe Al-Alam.

"Je suis ici (...) pour voir comment nous pouvons travailler ensemble pour aider à régler la situation en Syrie", a déclaré M. Annan à son arrivée lundi, selon son porte-parole Ahmed Fawzi.

L'émissaire, qui avait reconnu samedi l'échec de son plan de sortie de crise, a plusieurs fois plaidé pour que Téhéran, qui "a de l'influence" en Syrie, soit associé à la recherche d'un règlement, mais s'est heurté au refus des Américains et des Européens.

Il avait annoncé son intention de "rendre compte" aux dirigeants iraniens des résultats de la réunion du Groupe d'action sur la Syrie, qui a rassemblé fin juin à Genève les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plusieurs pays représentant la Ligue arabe, et la Turquie.

"Discussions constructives" Malgré l'insistance de la Russie, l'Iran avait été tenu à l'écart de cette réunion qui a abouti à un accord sur un processus de transition prévoyant la formation d'un gouvernement réunissant des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner le départ d'Assad réclamé en préalable par l'opposition.

Lundi, lors de sa troisième visite en Syrie depuis sa prise de fonctions, M. Annan a affirmé avoir tenu des "discussions très franches et constructives" avec M. Assad, dont le régime tente d'écraser une contestation qui s'est militarisée au fil des mois.

"Nous avons discuté de la nécessité de la fin des violences et des moyens d'y parvenir. Nous nous sommes mis d'accord sur une approche que je vais partager avec l'opposition armée", a-t-il déclaré à la presse, sans plus de détails.

Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, a également qualifié de "constructive" la réunion entre les deux hommes, affirmant que la conférence de Genève avait été perçue par MM. Annan et Assad "comme un pas important en vue de faire avancer le processus politique" et avait "créé un environnement de dialogue".

L'opposition syrienne a critiqué la rencontre Annan-Assad, estimant que l'échec de la mission de M. Annan appelait une action internationale urgente et des mesures contraignantes de l'ONU pour faire cesser la répression.

Officiellement accepté par le régime et par l'opposition il y a trois mois, le plan Annan est jusqu'à présent resté lettre morte. Les violences sur le terrain se sont paradoxalement intensifiées depuis l'entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu le 12 avril, avec environ 6.000 morts, selon l'OSDH.

Armes russes en Syrie

Le conflit a encore débordé dans la nuit au Liban: des obus lancés du côté syrien se sont abattus sur le sol libanais après un échange de tirs nourris des deux côtés de la frontière, "sur plusieurs points de passage illégaux", a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité, sans faire état de victimes dans l'immédiat.

Cet incident intervient deux jours après la mort de deux personnes lors d'accrochages et d'explosions dans la zone, dans l'incident le plus meurtrier survenu au Liban depuis le déclenchement de la révolte en Syrie en mars 2011.

Dans ce contexte de violences croissantes, le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, Abdel Basset Sayda, a appelé la Russie à cesser de livrer des armes au régime de Damas si elle voulait "maintenir de bonnes relations avec le peuple syrien".

Attendu mercredi à Moscou, M. Sayda a indiqué qu'il évoquerait ce sujet avec les autorités.

Des responsables chargés des exportations d'armes russes ont indiqué que la Russie ne conclurait pas de nouveaux contrats d'armement avec son allié syrien tant que la situation n'est pas stabilisée dans ce pays, une déclaration accueillie avec prudence par l'ONU et Washington.

"Il faut que les Russes mettent un terme à tous les transferts d'armes, pas seulement les contrats en cours mais aussi tous les nouveaux contrats", a insisté le porte-parole de la diplomatie américaine, Patrick Ventrell.

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