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Le Tibet est devenu une "prison", accuse un dirigeant en exil

Le dalaï-lama est entouré le 2 septembre 2012 à Dharamsala par le président du Parlement tibétain en exil Penpa Tsering (G) et le Premier ministre Lobsang Sangay [ / AFP/Archives] Le dalaï-lama est entouré le 2 septembre 2012 à Dharamsala par le président du Parlement tibétain en exil Penpa Tsering (G) et le Premier ministre Lobsang Sangay [ / AFP/Archives]

Le président du parlement tibétain en exil a accusé mardi la Chine d'avoir transformé le Tibet en une gigantesque prison, lors du discours d'ouverture de la plus grande assemblée des représentants de la communauté tibétaine en exil depuis quatre ans.

"Un état de loi martiale inavoué est toujours à l'oeuvre au Tibet", a dénoncé Penpa Tsering à l'ouverture du conclave de quatre jours à Dharamsala, une ville du nord de l'Inde où est basé le gouvernement tibétain en exil. La Chine "a transformé le Tibet en un territoire qui ressemble à une prison", a-t-il ajouté.

Quelque 400 représentants des Tibétains en exil dans le monde entier se réunissent pour la première fois depuis 2008 pour redéfinir leur stratégie face à l'administration chinoise après la recrudescence d'immolations de membres de leur communauté et dans la perspective de changements politiques à Pékin.

Selon le gouvernement tibétain en exil, 51 personnes se sont immolées lors des trois dernières années et 41 d'entre elles ont succombé à leurs brûlures.

"La question est comment et de quelle manière nous, peuple tibétain vivant en exil, pouvons répondre à la situation tragique au Tibet aujourd'hui", a déclaré M. Tsering.

De nombreux Tibétains ont été profondément choqués par les immolations, qui vont à l'opposé de l'enseignement bouddhiste selon lequel la vie est sacrée, et les dirigeants tibétains font face à une pression croissante pour trouver une issue alors même que leur mouvement pour un Tibet libre ne progresse pas.

Le Premier ministre et le dalaï lama, le chef spirituel des Tibétains, ont appelé leur communauté à ne pas s'immoler, tout en soulignant que ces actes désespérés étaient le résultat de l'aggravation de la répression chinoise, ce que Pékin dément.

La Chine affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en 1951 et amélioré le sort de sa population en finançant le développement économique de cette région pauvre et isolée.

Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Han, l'ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.

Plus de cinquante ans après la fuite du dalaï lama en Inde, en 1959, les options qui s'offrent aux représentants des Tibétains en exil semblent plus limitées que jamais.

La Chine ne cesse d'accuser le dalaï lama d'être un dangereux séparatiste même si ce dernier affirme ne vouloir qu'une plus grande autonomie de la région. Pékin affirme aussi que les Tibétains bénéficient de la liberté de religion et d'une amélioration de leur niveau de vie.

Autre brûlant sujet de discussion à Dharamsala, le changement politique à venir en Chine, certains observateurs estimant que le vice-président chinois Xi Jinping, appelé selon toute vraisemblance à devenir le numéro un du régime dans quelques semaines, aurait des vues plus souples sur le Tibet.

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