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Afchine Alavi (CNRI) : "Les Iraniens commencent à reprendre espoir"

a présidente du Conseil national de la résistance iranienne, Maryam Radjavi Maryam Radjavi, présidente du CNRI, lors du rassemblement pour célébrer le retrait de l'OMPI de la liste terroriste américaine.[MEHDI FEDOUACH / AFP]

Les Etats-Unis ont retiré le 1er octobre le groupe de résistants iraniens des Moudjahidines du peuple (OMPI) de leur liste noire des organisations "terroristes". Afchine Alavi, porte-parole du Conseil National de la Résistance Iranienne (dont fait partie l'OMPI) revient pour DirectMatin.fr sur la décision américaine.

 

Les Etats-Unis ont récemment retiré l'OMPI (Organisation des moudjahidines du peuple d'Iran) de leur liste noire des organisations terroristes. C'est une victoire pour la résistance iranienne…

C'est une énorme victoire pour le peuple iranien mais aussi un échec pour la politique internationale du régime des mollahs qui faisaient de la stigmatisation et de la mise sur la touche de ses opposants une monnaie d'échange avec les Etats.

Cette victoire est le fruit d'une bataille juridique et politique de 15 ans. L'inscription de l'OMPI sur la liste noire américaine en 1997 était en réalité un geste de bonne volonté des Etats-Unis envers le président iranien de l'époque Mohammad Khatami. Un membre de l'administration Clinton l'a d'ailleurs reconnu.

Outre une longue bataille politique pour convaincre des personnalités, c'était aussi un long combat sur le plan judiciaire. Ce combat avait abouti le 1er juin dernier à une décision sans précédent : la Cour d'appel de Washington avait donné quatre mois au département d'Etat pour réviser l’inscription de l'OMPI sur cette fameuse liste.

 

Outre l'aspect juridique, la décision américaine n'était-elle pas également une manière pour les Etats-Unis de durcir le ton face au régime iranien ? 

On ne peut pas éclipser totalement la bataille juridique et politique pour comprendre cette décision, mais elle met un terme à une politique de complaisance envers le régime des mollahs.  

En effet, cela arrive à un moment crucial dans l'histoire de l'Iran et de la région, notamment en Syrie, principal allié de Téhéran. Cette décision va faire basculer l'équilibre des forces en défaveur du régime et en faveur des résistants.

 

Après ce retrait, quels sont désormais les combats de l'OMPI ?

Nous allons pouvoir nous consacrer à notre objectif principal : le renversement de la dictature religieuse et l'instauration de la démocratie pluraliste et laïque en Iran.

L'inscription de l'OMPI sur les listes terroristes constituait de véritables entraves, qui sont désormais levées. Mais nous avons perdu 15 ans et un travail colossal nous attend pour rattraper toutes ces années.

 

Les Iraniens ont manifesté la semaine dernière, officiellement pour des raisons économiques. Qu'en est-il réellement ?

Ce n'était pas uniquement une manifestation contre la crise de la monnaie. On peut y voir le signe de la rupture et du mécontentement qui monte au sein de la population iranienne.  Il y a eu des slogans "mort à la dictature", "nous ne voulons pas du nucléaire" ou encore "retirez-vous de Syrie" qui prouvent que les Iraniens remettent en cause la politique du régime.

De plus, il y a de graves crises au sommet du régime et la population se rend bien compte que le pouvoir est divisé. On était dans une configuration semblable, au sein du pouvoir, lors des manifestations de 2009.

Face à cela, on peut considérer que l'impact direct du retrait de la liste noire c'est que les Iraniens commencent à reprendre espoir.

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