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Nigeria : Shell face à la justice pour des fuites de pétrole

Les installations pétrolières de Shell, dans le delta du Niger, au Nigeria [Pius Utomi Ekpei / AFP/Archives] Les installations pétrolières de Shell, dans le delta du Niger, au Nigeria [Pius Utomi Ekpei / AFP/Archives]

Le géant Shell, assigné par quatre pêcheurs et fermiers nigérians, doit répondre jeudi devant le tribunal de La Haye de pollution pétrolière dans le delta du Niger, une affaire qui pourrait ouvrir la voie à d'autres poursuites à travers le monde.

Lors d'une audience dans le cadre d'un procès au civil commencé en 2008, les avocats de Shell et des Nigérians prononceront leurs plaidoiries. Les plaignants estiment que Shell est responsable des fuites d'un oléoduc au Nigéria en 2005, et donc de la destruction de leurs terres.

Soutenus par une association de défense de l'environnement néerlandaise, les Nigérians réclament que le pétrolier nettoie les dégâts dans leurs trois villages, s'engage à surveiller et mettre à jour son matériel défectueux, et leur paye des indemnités.

"J'ai subi une grande perte parce que le pétrole a tué tous mes poissons (...) je vis maintenant dans la pauvreté", explique Fidelis Oguru, le chef du village d'Oruma, dans le sud du pays, cité par l'association de défense de l'environnement.

Le Nigeria, huitième exportateur de pétrole au monde et premier producteur d'Afrique subsaharienne avec plus de 2 millions de barils par jour, est le théâtre depuis 50 ans d'une exploitation pétrolière extrêment polluante.

"L'échelle de la pollution est énorme : il y a eu deux fois plus de pétrole versé au Nigeria que dans le golfe du Mexique sauf qu'au Nigeria, il n'a jamais été nettoyé", assure à l'AFP un porte-parole de l'association Geert Ritsema.

Shell assure quant à lui qu'il s'agit au Nigeria d'un chiffre beaucoup moins important que les 5 millions de barils qui avaient été déversés dans le Golfe du Mexique en 2010, et que les dégâts sont toujours nettoyés.

Le groupe assure en outre que la cause des fuites est un sabotage de ses installations.

Beaucoup d'associations de défense de l'environnement veulent que les pays passent des lois obligeant les multinationales à suivre les mêmes règles environnementales à l'étranger que dans leur pays d'origine.

Un jugement favorable pourrait faire jurisprudence aux Pays-Bas et pourrait servir d'exemple dans d'autres pays.

L'association espère par ailleurs qu'un jugement, attendu dans plusieurs semaines, servira d'impulsion pour que la chambre basse du parlement néerlandais change la loi sur la pollution à l'étranger pour les multinationales.

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