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Les Belges élisent leurs bourgmestres, Anvers en vedette

Bart De Wever, leader de la Nouvelle Alliance flamande Bart De Wever, leader de la Nouvelle Alliance flamande[GEORGES GOBET / AFP]

Près de huit millions d'électeurs votaient dimanche aux élections municipales en Belgique, dont le principal enjeu est le score que fera le parti séparatiste flamand N-VA.

Tous les regards sont tournés vers Anvers, deuxième ville du pays, qu'espère enlever Bart De Wever, leader de la N-VA (Nouvelle Alliance flamande) et homme politique le plus populaire de Flandre, la région néerlandophone du nord du pays.

"Anvers est sans aucun doute l'enjeu le plus important de ces élections locales. La campagne y a été très nationale", souligne le politologue Dave Sinardet.

Sur l'ensemble du territoire, les électeurs doivent renouveler les bourgmestres (maires) et leurs équipes dans les 589 communes du royaume lors d'un scrutin à la proportionnelle à un tour. Les premiers résultats sont attendus en début de soirée.

Une victoire de M. De Wever à Anvers représenterait un coup de tonnerre susceptible d'ébranler le fragile équilibre sur lequel repose la Belgique depuis la fin, en décembre 2011, de la plus longue crise politique de son histoire.

Depuis lors, une large coalition de six partis (trois flamands et trois wallons) de gauche, du centre et de droite, soutient le gouvernement conduit par le socialiste francophone Elio Di Rupo.

Face à ces formations traditionnelles et consensuelles, la N-VA représente de facto la seule opposition structurée. Bart De Wever a su faire fructifier cette position en Flandre en "jouant l'outsider seul contre tous, médias inclus", selon Dave Sinardet.

Dans son dernier discours de campagne, il a exhorté samedi les Flamands à "envoyer un message clair" au gouvernement: "Nous en avons assez! Assez d'être pris pour des vaches à lait. Nous n'en pouvons plus de l'immobilisme fédéral. Nous n'acceptons plus la mauvaise gestion économique".

Ce "populisme", selon ses adversaires, a permis à la N-VA de devenir la première force politique néerlandophone dès les régionales de 2009 et les législatives de 2010, alors qu'elle pesait moins de 5% des voix aux municipales il y a six ans. Son objectif est d'aborder en position de force les législatives prévues en 2014, jugées d'ores et déjà décisives pour l'avenir du pays.

Mais, à Anvers, Bart De Wever n'a pas la partie facile face au bourgmestre sortant, Patrick Janssens, un socialiste populaire qui peut se prévaloir du dynamisme économique et culturelle de sa ville, l'une des plus cosmopolites du nord de l'Europe.

Les dernières études d'opinion témoignaient de l'incertitude du scrutin, en donnant les deux candidats au coude à coude, ou un avantage de quelques points au candidat de la N-VA.

En Wallonie, la région francophone du sud du pays, et à Bruxelles, le Parti socialiste va tenter de préserver sa prééminence en dépit de l'impact fiscal et social des mesures d'austérité du gouvernement Di Rupo. Il devrait réussir à conserver les grandes villes comme Liège et Charleroi.

Ce scrutin municipal est le second auquel peuvent voter les étrangers installés en Belgique. Mais seuls 18,48% des ressortissants d'un pays de l'Union européenne, soit 120.826 personnes, et 14,02% des étrangers extra-communautaires (20.561) se sont inscrits sur les listes.

Le vote est obligatoire en Belgique mais, dans les faits, les électeurs qui boudent l'isoloir ne sont pas poursuivis.

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