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Opération de la police dans deux favelas de Rio

Un policier brésilien dans une favela de Rio, le 18 mai 2012 [Vanderlei Almeida / AFP/Archives] Un policier brésilien dans une favela de Rio, le 18 mai 2012 [Vanderlei Almeida / AFP/Archives]

La police brésilienne est entrée dimanche dans deux des favelas les plus violentes de Rio de Janeiro, Jacarezinho et Manginhos, pour en reprendre le contrôle aux trafiquants de drogue qui en avaient fait leur quartier général, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Cette opération s'inscrit dans les efforts de reprise en main progressive des favelas des grandes villes du pays, pour tenter de nettoyer les zones les plus dangereuses et d'améliorer la sécurité pour les visiteurs attendus pour la coupe du monde de football en 2014 et les jeux Olympiques en 2016.

Peu avant 05h00 du matin (08h00 GMT), quelque 800 policiers, accompagnés par 13 blindés de la Marine, sont entrés à pied dans les ruelles de ces favelas, où depuis des années le trafic de drogue s'opérait en plein jour et dont de nombreux habitants sont des consommateurs de crack, la drogue du pauvre, particulièrement dangereuse.

Dans la favela de Jacarezinho, une journaliste de l'AFP a pu entendre des coups de feu, alors que, selon la presse locale, l'opération s'est déroulée sans heurts dans celle de Manguinhos.

L'opération a mobilisé 170 fusiliers marins, à bord de blindés, et 1.300 policiers, dont 500 pour encercler les favelas, tandis que des hélicoptères de la Marine et de la police survolaient la zone.

Les policiers progressaient par groupes de huit à travers les ruelles, réquisitionnant ou fouillant certaines maisons, tandis que les blindés prenaient position près des montagnes d'ordures, faisant fuir les urubus.

Quelques personnes regardaient depuis leur fenêtre les policiers avancer dans la favela, où ils n'avaient pas mis les pieds depuis des décennies, tandis que d'autres éclataient en larmes lorsque les policiers entamaient des fouilles chez eux.

"Excusez-moi, je ne peux pas vous parler maintenant", répondaient invariablement aux journalistes les rares personnes à s'aventurer dans les rues.

Des policiers avaient commencé à bloquer dès vendredi soir les issues de ces favelas, comptant quelque 75.000 habitants et situées à une dizaine de kilomètres du centre de Rio, sur des routes importantes de la ville.

Samedi matin, cinq chefs présumés du trafic de drogue ont été tués alors qu'ils tentaient de fuir, et dix autres sont recherchés.

En revanche, la présence policière ne semblait pas effrayer les centaines de consommateurs de crack, dont beaucoup d'enfants, qui vivent dans les baraques de ces bidonvilles et traînent sur les voies ferrées. Une équipe spécialisée dans la lutte contre le crack et ses conséquences participait à l'opération de dimanche.

Les deux favelas reprises dimanche portent à 29 le nombre de bidonvilles dont la police a repris le contrôle depuis le début de ces opérations de nettoyage en 2008. Mais le trafic de drogue semble à chaque fois se déplacer.

Ainsi Jacarezinho et Manginhos étaient devenues le quartier général de la bande de trafiquants de drogue Comando Vermelho en novembre 2010, après que ceux-ci eurent été chassés des favelas de Penha et Alemao lors d'une opération policière similaire.

Des opérations moins importantes étaient également menées dimanche dans d'autres favelas pour tenter de débusquer les trafiquants de drogue.

Depuis 2008, les autorités ont ainsi repris peu à peu le contrôle d'une trentaine de ces quartiers qui étaient devenus des zones de non-droit interdites à la police. Le dernier en date était celui de Rocinha, le plus important bidonville du pays, situé au coeur des quartiers riches de Rio.

Une fois repris le contrôle, la police installe ensuite dans ces quartiers des unités de police spécialement entraînées pour faire face aux problèmes spécifiques des favelas.

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