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La Pedra do Sal à Rio pour les amateurs de samba

Des musiciens jouent de la samba à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio, le 12 novembre 2012 [Christophe Simon / AFP/Archives] Des musiciens jouent de la samba à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio, le 12 novembre 2012 [Christophe Simon / AFP/Archives]

Tous les lundi à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio proche de l'ancien marché aux esclaves, des centaines de passionnés se rassemblent autour d'une "roda" pour entonner d'une seule voix des sambas traditionnelles ou improvisées.

Il y a cinq ans, André Correa a décidé de réunir à la Pedra do Sal plusieurs de ses amis musiciens. Peu à peu, la "roda de samba" est devenue de plus en plus populaire, avec un public très varié.

Les participants se regroupent en cercle autour des musiciens, le mot "roda" faisant d’ailleurs référence à un cercle. On y boit aussi beaucoup de bière.

"Mon idée a été de faire une +roda de samba+ informelle. J'ai appelé des musiciens de plusieurs endroits de la ville, des quartiers chics et de la banlieue, et le public est des plus divers", déclare M. Correa à l'AFP. Il porte un maillot de football du club de Fluminense, le champion fraîchement titré.

Peu de préparatifs sont nécessaires pour ce type de concert de rue qui commence avant le coucher du soleil : une simple table et quelques amplis suffisent.

L'événement est gratuit, les musiciens jouent pour le plaisir.

"Ici on chante ce qu'on ressent à ce moment là, comme le veut la tradition de la samba, son rythme, son harmonie, qui vient de l'âme et de l'improvisation", déclare Walmir Pimentel, un métis aux cheveux longs qui joue de la "cuica", un instrument à friction hérité de la culture bantoue.

"Si quelqu'un demande une chanson, on la chante, parce que c'est ça ce qui est beau dans la samba, c'est cette improvisation, cette ouverture, ce rassemblement", explique-t-il.

Des musiciens jouent de la samba à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio, le 12 novembre 2012 [Christophe Simon / AFP/Archives]
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Des musiciens jouent de la samba à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio, le 12 novembre 2012
 

La table sur laquelle s'assoit André et les autres musiciens se trouve au milieu d'une place au pied de la Pedra do Sal, une énorme formation rocheuse, où l'on débarquait le sel importé du Portugal au Brésil, alors colonie portugaise, non loin du marché aux esclaves.

Ce quartier a ensuite reçu le nom de "petite Afrique" en raison des maisons collectives où vivaient alors esclaves et affranchis qui venaient de Salvador de Bahia (nord-est).

Dans la continuité d'une tradition populaire

La Pedra do Sal est pour la samba une sorte de berceau, comme la Nouvelle Orléans pour le jazz.

"La Pedra do Sal est fondamentale pour comprendre la musique brésilienne", explique à l'AFP Guilherme Curi, musicien et expert en la matière à l'université fédérale de Rio (UFRJ).

Elle est située au pied de la favela "Morro da Conceiçao" dans la zone portuaire de Rio, un quartier en pleine rénovation pour la Coupe du monde de 2014 et les jeux Olympiques de 2016.

Des musiciens jouent de la samba à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio, le 12 novembre 2012 [Christophe Simon / AFP/Archives]
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Des musiciens jouent de la samba à la Pedra do Sal, un recoin à ciel ouvert de la zone portuaire de Rio, le 12 novembre 2012
 

Danielle de Meio danse pied nus avec une désinvolture enviable tandis qu'elle chante les deux bras levés.

"C'est extraordinaire", résume cette métisse de 32 ans qui depuis plus de quatre ans ne rate pas un lundi de "roda de samba".

"Avec ou sans argent, stressé ou pas tu viens ici; tu te relaxes tu vas dormir tranquille et tu te réveilles mieux pour reprendre le travail le lendemain", résume en souriant Dandarra Santana, 28 ans.

Juste à côté se trouvent Cinara Marques (30 ans) et Patricia Veras (35) deux filles de Fortaleza (nord-est) en vacances à Rio et qui voulaient "entendre de la "vraie samba".

A un moment donné, le public tape dans ses mains pour scander une samba, tout est improvisé mais semble parfait.

 
 

Les bières bien fraîches arrivent dans des seaux remplis de glace et on peut acheter de la nourriture bahianaise bien épicée avant de recommencer à chanter.

Et la musique continue à rendre hommage aux grands compositeurs qui ont donné naissance à ce rythme populaire du Brésil.

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