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Qui pour succéder à l'eurosceptique Vaclav Klaus

Le président Vaclav Klaus le 1er janvier 2013 à Prague [Michal Cizek / AFP/Archives] Le président Vaclav Klaus le 1er janvier 2013 à Prague [Michal Cizek / AFP/Archives]

Les Tchèques ont commencé à voter vendredi en début d'après-midi pour élire leur premier président au suffrage universel direct, un scrutin qui pourrait placer à la tête de l'Etat un politicien pro-européen, après la décennie du très eurosceptique Vaclav Klaus.

Les quelque 8,4 millions d'électeurs de ce pays membre de l'Union européenne depuis 2004, dirigé par un gouvernement minoritaire de centre droit, sont appelés aux urnes sur fond de morosité générale provoquée par la récession économique et un taux de chômage de 9,4%.

Les bureaux de vote du 1er tour fermeront samedi à 13H00 GMT. Un second tour est prévu les 25 et 26 janvier si aucun des candidats n'obtient samedi la majorité absolue.

Les média locaux faisaient état vendredi après-midi d'un grand intérêt des électeurs. Lors des dernières législatives en 2010, le taux de participation s'était établi à 62,6%.

Le vétéran de la politique locale Milos Zeman, 68 ans, ex-chef du Parti social-démocrate (CSSD) et Premier ministre en 1998-2002 connu pour son vocabulaire musclé, se trouvait en tête des derniers sondages.

Il se qualifie d'"eurofédéraliste" et se dit partisan d'un "raffermissement des structures de l'UE incluant une politique économique commune".

Jan Fischer, 62 ans, chef en 2009-2010 d'un gouvernement provisoire, faisait longtemps figure de favori de cette présidentielle, mais sa cote semblait être en chute libre ces derniers jours, à la suite d'une campagne terne.

"J'espère pouvoir poursuivre ma campagne aussi dans les jours à venir", a déclaré vendredi celui qui prône une "intégration flexible" de l'UE.

Les candidats à l'élection présidentielle (de g) Premysl Sobotka, Milos Zeman, Vladimir Franz , Jiri Dientsbier et Karel Schwarzenberg lors d'un débat télévisé le 10 janvier 2013 à Prague [Michal Cizek / AFP]
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Les candidats à l'élection présidentielle (de g) Premysl Sobotka, Milos Zeman, Vladimir Franz , Jiri Dientsbier et Karel Schwarzenberg lors d'un débat télévisé le 10 janvier 2013 à Prague
 

MM. Fischer et Zeman ont été à de nombreuses reprises épinglés pour leur appartenance au parti communiste avant la chute du régime totalitaire en 1989.

Le quotidien pragois Lidove Noviny prévoyait vendredi un second tour opposant Milos Zeman et l'actuel ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, 75 ans, chef du parti de la droite pro-européenne TOP 09.

Aristocrate issu d'une vieille lignée princière austro-hongroise, M. Schwarzenberg offre une "garantie des traditions, de l'honneur et des valeurs", a indiqué à l'AFP l'homme d'affaires Ivar Mencl, après avoir voté vendredi à Prague.

Six autres candidats briguent aussi la présidence. Parmi eux, le compositeur et peintre non-conformiste Vladimir Franz, au visage et au corps intégralement tatoués, le vice-président des sociaux-démocrates (CSSD) Jiri Dientsbier et le vice-président d'une autre formation de droite ODS, Premysl Sobotka.

Le nouveau président sera le troisième depuis l'indépendance de la République tchèque en 1993, après l'ancien dissident anticommuniste et artisan de la "Révolution de velours" de 1989 Vaclav Havel, décédé en 2011, et Vaclav Klaus dont le second mandat quinquennal expire le 7 mars.

Ils ont tous deux été élus par le Parlement, dans une procédure critiquée pour sa complexité. Les parlementaires ont décidé en février 2012 que le chef de l'Etat serait désormais élu au suffrage universel direct, excluant tout soupçon de corruption.

S'il ne dispose pas de prérogatives aussi étendues qu'aux Etats-Unis ou en France, le président tchèque nomme ou destitue le Premier ministre et les autres membres du gouvernement, entérine les lois adoptées par le Parlement ou y oppose un veto que le Parlement peut contourner en revotant le texte.

"L'élection au suffrage universel direct offre au président un mandat plus fort, ou, comme on dit parfois, une plus grande légitimité", estime le politologue Jiri Pehe.

Le gouvernement de centre droit au pouvoir à Prague va devoir affronter à une date qui n'est pas encore fixée une motion de censure déposée par l'opposition de gauche, suite à l'approbation par le Premier ministre Petr Necas d'une amnistie controversée, décrétée début janvier par le président sortant.

Ses critiques jugent l'amnistie trop clémente, notamment à l'égard de personnes convaincues de corruption, et accusent M. Necas d'en assumer une large part de responsabilité.

Affaibli par sa politique impopulaire d'austérité budgétaire et par des scandales de corruption, le gouvernement a progressivement perdu sa majorité à la chambre basse où la coalition ne dispose plus que de 98 voix.

En cas de chute du gouvernement, jugée toutefois improbable par les observateurs, la gauche fait figure de favorite pour des législatives anticipées.

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