La ferveur devrait être au rendez-vous, à la mesure de la vague de popularité qui porte le nouveau pape. Près d’un million de fidèles sont attendus ce mardi matin, à 9h30, pour assister à la messe d’inauguration du pontificat de François, élu mercredi dernier à l’issue de deux jours de conclave.
Près de 150 chefs d’Etat et de gouvernement venus du monde entier devaient aussi rallier Rome pour assister à l’événement, de la chancelière allemande Angela Merkel au Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, en passant par le vice-président américain Joe Biden ou le controversé président zimbabwéen Robert Mugabe.
Le service d’ordre sur les dents
La cérémonie a commencé par un tour de la place en papamobile. Cela permet à François d’aller au contact des fidèles, comme il en a pris l’habitude ces derniers jours, parfois au grand dam de son service d’ordre. Après avoir regagné la basilique Saint-Pierre, le pape se recueillera sur la tombe de saint Pierre, fondateur de l’Eglise catholique et premier pape de l’Histoire, située sous la basilique.
Le cardinal protodiacre (doyen de l’ordre des cardinaux-diacres), le Français Jean-Louis Tauran, ira ensuite chercher le coffret contenant le pallium (la bande d’étoffe qui se porte sur la chasuble), que le pape enfilera, et l’anneau du pêcheur, symboles de la papauté.
Il reviendra alors au doyen du collège des cardinaux, Angelo Sodano, de lui passer l’anneau du pêcheur à l’annulaire de la main gauche. En argent doré et réalisé pour l’occasion par l’artiste italien Enrico Manfrini, l’anneau représente saint Pierre tenant les clefs du royaume de Dieu. Chaque pape en reçoit un et il est détruit à la fin de son pontificat.
Couvert des attributs du souverain pontife, François célébrera alors sa messe d’installation. Pour la première fois, des frères franciscains, l’ordre dont est issu le pape, assureront le service liturgique pendant la messe.
Un discours de chef d’Etat
Le message que François adressera aux fidèles devrait donner le ton de son pontificat. «Il va mettre l’accent sur le social, et devrait faire référence à son prédécesseur, explique Caroline Pigozzi, auteur du Vatican indiscret (éd. Plon). C’est aussi l’occasion de dresser un état des lieux du Vatican».
La messe d’inauguration la plus marquante reste celle de Jean-Paul II en 1978, lors de laquelle avait été prononcée le célèbre : «N’ayez pas peur». En 2005, Benoît XVI y avait fait référence, reprenant les paroles de Jean-Paul II. Mais, outre l’aspect spirituel, cette messe d’inauguration possède une dimension politique. Elle est l’occasion pour le nouveau souverain pontife de faire connaissance avec les dirigeants de la planète.
«C’est le premier contact du pape François avec le monde en tant que chef d’Etat, explique Caroline Pigozzi. Il a déja eu un contact avec les gens de Dieu». Il s’est déjà entretenu lundi avec la présidente de son pays, l’Argentine Cristina Kirchner. Parmi la foule aussi, les Argentins devraient être bien représentés, même si le pape leur a conseillé de rester sur place, chez eux, pour «aider les pauvres».
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