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Yémen: cinq otages, dont un Suisse du CICR, libérés

Le siège du CICR à Genève [Fabrice Coffrini / AFP] Le siège du CICR à Genève [Fabrice Coffrini / AFP]

Trois employés du Comité international de la Croix-rouge, dont un Suisse, ont été libérés jeudi par une tribu qui les détenait dans le sud du Yémen pour faire pression sur le gouvernement, a annoncé le CICR.

Deux Egyptiens qui avaient été kidnappés il y a dix jours par la même tribu ont également été libérés.

Les cinq otages ont été libérés dans la nuit par la tribu des Marakicha, à la suite d'une médiation tribale, et sont arrivés à Aden, principale ville du sud du Yémen, où se trouve une antenne du CICR selon un responsable tribal.

"Nous sommes soulagés et très heureux de voir nos collègues de retour parmi nous", a déclaré Cedric Schweizer, chef de la délégation du CICR au Yémen, dans un communiqué. Il a remercié tous ceux qui ont contribué à la leur libération.

"Ils sont en bonne santé et affirment avoir été bien traités par leurs ravisseurs", a pour sa part affirmé à l'AFP Abdallah al-Markachi, un notable de la tribu qui a participé aux efforts de médiation.

M. Markachi a indiqué avoir accompagné lui-même les cinq otages de la région de Jaar où ils étaient détenus vers Aden. Ils étaient escortés par des soldats de l'armée et des membres des Comités de la résistance populaire, des supplétifs de l'armée.

Les employés suisse et kényan du CICR avaient été enlevés lundi avec leur interprète yéménite à Jaar, dans la province sudiste d'Abyane, alors qu'ils se trouvaient dans une voiture marquée du signe de l'organisation, qui emploie plus de 200 personnes, dont une cinquantaine d'expatriés, au Yémen.

Une semaine auparavant, des membres de la même tribu avaient enlevé les deux techniciens égyptiens travaillant pour une cimenterie dans le Sud.

Les ravisseurs les avaient enlevés pour faire pression sur le gouvernement et obtenir la libération d'un des leurs, emprisonné depuis sept ans pour meurtre et dont le procès est toujours en cours.

Abdellatif Sayed, commandant local des Comités de la résistance populaire, qui a conduit la médiation, a déclaré à l'AFP qu'il avait promis aux ravisseurs de porter leur demande devant les plus hautes autorités à Sanaa. Il a ajouté avoir demandé à la tribu de constituer une délégation qui sera reçue par le président Abd Rabbo Mansour Hadi, auquel elle pourra exposer sa demande.

Des hommes armés de la même tribu avaient brièvement enlevé le 8 mai deux employés indiens du CICR, qui conduit une importante opération humanitaire dans le sud du Yémen.

Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers, souvent revendiqués par des tribus fortement armées, qui utilisent ce moyen de pression pour faire aboutir leurs revendications auprès des autorités.

Mais Al-Qaïda est également tenu pour responsable de rapts au Yémen, dont celui d'un diplomate saoudien, Abdallah al-Khalidi, toujours aux mains du réseau extrémiste depuis son enlèvement en mars 2012 à Aden.

Des centaines de personnes ont été enlevées au Yémen ces quinze dernières années. Elles ont en grande majorité été libérées saines et sauves, la plupart en échange de rançons plus ou moins importantes.

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