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Vers un renforcement de la sécurité ferroviaire au Canada

Vue dans Lac-Mégantic, dans le sud du Québec, après l'explosion d'un train transportant du pétrole le 8 juillet 2013 [ / Sûreté du Québec/AFP/Archives] Vue dans Lac-Mégantic, dans le sud du Québec, après l'explosion d'un train transportant du pétrole le 8 juillet 2013 [ / Sûreté du Québec/AFP/Archives]

Le premier parti canadien de l'opposition a demandé jeudi au gouvernement davantage de règles pour renforcer la sécurité ferroviaire au Canada, après l'explosion samedi dernier d'un train qui a fait probablement 50 morts, le ministre des Transports se disant prêt à "réévaluer le tout".

Un convoi sans conducteur de 72 wagons-citernes, contenant 100 tonnes de pétrole chacun, a déraillé samedi dans la petite ville touristique de Lac-Mégantic, à 250 kilomètres à l'est de Montréal, provoquant une gigantesque explosion qui a soufflé une trentaine de bâtiments et forcé l'évacuation du tiers des 6.000 habitants.

Le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) a réclamé "le retrait graduel des wagons DOT-111 (qui ont explosé samedi, NDLR) pour le transport de matières dangereuses et l'adoption d'un échéancier pour (leur) mise au rancart".

Selon le ministre canadien des Transports, Denis Lebel, environ 350.000 des 500.000 wagons-citernes en service en Amérique du Nord sont des modèles similaires à ceux qui ont explosé samedi.

Et la catastrophe "va nous amener à réévaluer (...) le tout", a-t-il indiqué, au moment où de plus en plus de pétrole est transporté par train sur le continent.

"Catastrophe et drame humain"

Quatre nouveaux corps ont été extraits jeudi des ruines du centre-ville dévasté de Lac-Mégantic, où l'état d'urgence a été déclaré, portant le bilan à 24 dépouilles retrouvées et 26 autres disparus présumés décédés, selon l'inspecteur de la police québécoise Michel Forget.

Venu inspecter le travail des 200 policiers provinciaux, le directeur général de la Sûreté du Québec (SQ), Mario Laprise, a déclaré lors d'une conférence de presse que "le drame survenu ici est non seulement une catastrophe mais un drame humain d'une ampleur sans précédent au Québec."

Le ministre canadien des Transports, Denis Lebel, le 8 juillet 2013 à Lac-Mégantic, dans le sud du Québec [ / AFP/Archives]
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Le ministre canadien des Transports, Denis Lebel, le 8 juillet 2013 à Lac-Mégantic, dans le sud du Québec
 

Il a souligné que les enquêteurs avaient jusqu'à présent pu fouiller seulement la moitié de la zone dévastée de deux kilomètres.

Une première dépouille a été identifiée: il s'agit d'une femme de 93 ans, a indiqué pour sa part la porte-parole de l'institut médico-légal, Geneviève Guilbault.

Alors que certains habitants perdaient patience de ne pouvoir regagner leurs domiciles, les autorités ont autorisé 600 d'entre eux à regagner leurs domiciles situés aux abords de la "zone rouge", cette partie de la ville où une trentaine de bâtiments a été anéantie par le brasier.

Au total, 2.000 personnes --sur 6.000 habitants de la bourgade-- avaient dû évacuer leur maison dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Seules 200 personnes sont encore dans l'impossibilité de retourner chez elles, car leur domicile est trop proche du site du brasier ou a été détruit.

Gestion "déplorable"

La maire de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche, a par ailleurs déclaré "l'état d'urgence" sur le territoire de la municipalité endeuillée, "jusqu'à nouvel ordre".

Elle a également annoncé que l'Eglise de Sainte-Agnès, épargnée bien que située dans la rue principale dévastée, "serait ouverte" vendredi. "On y créera un lieu de mémorial où la population pourra se recueillir, apporter des souvenirs, des photos, des fleurs", a-t-elle dit.

En début de journée elle avait reçu la visite de la Première ministre québécoise Pauline Marois, venue rappeler aux sinistrés la "solidarité" des Québécois et s'assurer de la bonne organisation des opérations de secours.

Mme Marois a jugé "déplorable" la gestion de la crise par la société ferroviaire américaine incriminée, The Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA). Il aura fallu cinq jours au président de la maison mère de MMA, Edward Burkhardt, pour se rendre à Lac-Mégantic.

"De mon point de vue, le chef de l'entreprise aurait dû être sur le lieu dès le début de cet événement", a estimé la Première ministre québécoise.

"Pour le reste, (M. Burkhardt) assumera ses responsabilités", a-t-elle conclu.

Aucune accusation n'a encore été déposée par les enquêteurs qui ont toutefois entendu mercredi le patron de MMA.

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