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Les députés d'Aube dorée laissent planer la menace d'une démission

Des membres d'Aube dorée manifestent devant le consulat de Turquie à Thessalonique, le 28 juin 2012 [Sakis Mitrolidis / AFP/Archives] Des membres d'Aube dorée manifestent devant le consulat de Turquie à Thessalonique, le 28 juin 2012 [Sakis Mitrolidis / AFP/Archives]

Le parti néonazi grec Aube dorée, qui se trouvait vendredi dans la ligne de mire de la justice après le meurtre d'un musicien antifasciste, laisse planer la menace d'une démission de ses 18 députés et d'élections partielles anticipées.

"Nous allons épuiser tous les moyens pour défendre notre honneur politique, dans le cadre des droits constitutionnels", a déclaré aux médias le leader du parti Nikos Michaloliakos jeudi soir en sortant du parlement.

"Toute éventualité est possible. Si le pays entre dans un cercle d'instabilité, la responsabilité en incombera à ceux qui accusent Aube dorée, non pas à nous", a-t-il lancé.

L'éventualité d'élections dans plus d'une dizaine de régions replongerait le pays en campagne électorale, au moment la fragile coalition gouvernementale droite-socialiste négocie avec les créanciers internationaux la poursuite de versements de prêts, pour sortir le pays de la crise.

Les déclarations de M. Michaloliakos interviennent alors que son parti est au centre d'une vaste enquête judiciaire confiée à la Cour suprême, après le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, le 18 septembre par un néonazi ayant des liens avec Aube dorée, un drame qui a choqué l'opinion publique.

Des rumeurs dans la presse ces derniers jours ont fait état de l'éventuelle démission des députés d'Aube dorée, qui sont entrés pour la première fois au Parlement lors des dernières élections, en juin 2012.

Des partisans d'Aube dorée chantent l'hymne grec le 17 juin 2012 à Thessalonique [Sakis Mitrolidis / AFP/Archives]
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Des partisans d'Aube dorée chantent l'hymne grec le 17 juin 2012 à Thessalonique
 

Le meurtre de Pavlos Fyssas a été l'occasion de révéler ouvertement la quasi-impunité dont bénéficiait jusque-là Aube dorée, pour des violences perpétrées contre des migrants et des militants de gauche.

Face à ces accusations, le Premier ministre conservateur Antonis Samaras a rassuré que son gouvernement allait protéger "la démocratie" et s'est engagé à la fermeté face aux violences.

Des descentes de la police ont eu lieu ces derniers jours dans des dizaines de locaux d'Aube dorée, tandis que deux généraux de police ont démissionné au début de la semaine.

Selon une source policière, un directeur d'un département des services secrets chargé de l'enquête sur les néonazis a été muté dans un autre département.

Par ailleurs, la Cour suprême a lancé une enquête sur une petite association de militaires réservistes, "La communauté des réservistes des forces spéciales", qui a réclamé sur son site "la démission du gouvernement et la constitution d'un gouvernement d'urgence nationale", une annonce reprise par l'ensemble de la presse.

La police a interdit une manifestation prévue par cette association samedi après-midi.

Qualifiée de "folklorique" par l'opposition de gauche, cette association, qui compte quelque centaines de membres, a aussi provoqué des réactions au sein du parti conservateur au pouvoir de la Nouvelle-Démocratie. Le député Makis Voridis (bien Voridis) a ainsi estimé que "la Cour suprême ne s'occupera de ce groupe qu'à un niveau pénal".

Le quotidien Ta Néa (centre-gauche) a indiqué vendredi que l'auteur du meurtre du musicien antifasciste, arrêté sur le coup et placé en détention provisoire, a avoué avoir appelé avant son crime un responsable d'Aube dorée ainsi qu'un ancien officier de l'armée. Mais le journal précise que le meurtrier n'a pas établi de liens entre ces coups de fil et son acte.

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