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Un journaliste anglo-suédois tué par balle à Kaboul

Deux policiers afghans sur le lieu du meurtre d'un journaliste anglo-suédois à Kaboul le 11 mars 2014 [Shah Marai / AFP] Deux policiers afghans sur le lieu du meurtre d'un journaliste anglo-suédois à Kaboul le 11 mars 2014 [Shah Marai / AFP]

Le grand reporter anglo-suédois Nils Horner a été abattu par balle mardi matin en pleine rue dans le centre de Kaboul, un crime troublant pour les médias étrangers à un mois de l'élection présidentielle en Afghanistan.

Horner, un journaliste expérimenté de 51 ans, était arrivé dimanche à Kaboul et devait y rester une dizaine de jours pour effectuer plusieurs reportages, selon son entourage professionnel.

"Nous venons de recevoir la confirmation que Nils Horner, un correspondant de la radio publique suédoise, a été abattu par balles à Kaboul ce matin", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur de Suède en Afghanistan, Peter Semneby.

M. Semneby a précisé que la victime avait la double nationalité anglo-suédoise et que sa famille avait été "prévenue".

"C'est l'un des pires jours dans l'histoire de la radio", a réagi Cilla Benkö, patronne de la radio publique suédoise (SR). "Nils était l'un de nos meilleurs journalistes et l'un de nos plus expérimentés. Ce qui lui est arrivé aujourd'hui est une tragédie", a-t-elle ajouté sur le site internet de la radio.

Un policier sur le site où a été tué un journaliste angl-suédois, dans le centre de Kaboul, le 11 mars 2014 [Shah Marai / AFP]
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Un policier sur le site où a été tué un journaliste angl-suédois, dans le centre de Kaboul, le 11 mars 2014
 

L'agression s'est produite en fin de matinée à Wazir Akbar Khan, un quartier cossu réputé calme jusqu'à l'attaque, le 17 janvier, du restaurant "La Taverne du Liban" par un commando suicide taliban, qui avait fait 21 morts, dont 13 étrangers.

"J'ai entendu un coup de feu et j'ai vu l'homme tomber", a déclaré un témoin qui a requis l'anonymat, précisant que l'agresseur, accompagné d'un autre homme, probablement son complice, avait ensuite pris la fuite.

- Horner, un journaliste chevronné -

 

Un médecin du service des urgences de la capitale afghane, s'exprimant également sous le couvert de l'anonymat, a ensuite indiqué que le "cadavre d'un étranger avait été amené ce matin aux urgences".

La scène du crime a été bouclée par les forces de sécurité afghanes, parmi lesquelles se trouvaient des agents des services secrets (NDS), alors que du sang était visible sur la chaussée, selon un photographe de l'AFP.

L'attaque n'avait pas été revendiquée à la mi-journée et les talibans, contactés par l'AFP, ont affirmé n'avoir joué aucun rôle.

"Nous avons vérifié avec nos combattants, ils ne sont pas impliqués", a assuré le porte-parole des rebelles, Zabiullah Mujahid.

Horner travaillait pour la radio publique suédoise depuis 2001 et avait couvert la chute des talibans en 2001, de même que la guerre en Irak en 2003.

"Il était connu parmi les reporters étrangers comme le genre de journaliste qui va d'hôtel en hôtel", a déclaré à l'AFP Johan Nylander, un journaliste suédois basé à Hong Kong. "Il couvrait l'Asie du sud-est depuis plusieurs années et s'était installé à Hong Kong il y a quelques mois".

Ce meurtre est survenu alors que les funérailles du premier vice-président afghan Mohammad Qasim Fahim, décédé dimanche à l'âge de 56 ans, des suites d'une maladie, étaient organisées dans la capitale afghane.

Cette attaque s'inscrit plus largement dans un climat de violences persistantes en Afghanistan, où, malgré douze ans d'intervention occidentale, les talibans, chassés du pouvoir en 2001, mènent une insurrection meurtrière. Elle intervient également à moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle afghane, le 5 avril.

La mort d'un nouveau ressortissant étranger à Kaboul, moins de deux mois après l'attaque de la Taverne du Liban, risque de renforcer le sentiment d'inquiétude de la communauté expatriée présente dans la capitale afghane, a fortiori à l'approche de l'élection qui devrait être couverte par de nombreux journalistes étrangers.

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